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1.1. Problématique et justification

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Le riz n’est plus une nourriture du luxe mais est devenu la céréale qui constitue la
source majeure d’énergie, aussi bien pour les populations des zones urbaines que celles des
zones rurales (Ojo et al., 2009). Deuxième culture mondiale et principale denrée alimentaire
de près de la moitié de la population mondiale, le riz contribue à plus de 20 % à la fourniture
mondiale en calorie consommée (ADRAO, 2006).

En 2000, la production mondiale de riz était de l’ordre de 415 millions de tonnes de riz
blanchi (CIRAD, 2008). De 2000 à 2003, cette production a graduellement baissé jusqu’à
atteindre environ 385 millions de tonnes ; mais elle a augmenté en 2004 en passant de 390
millions de tonnes de riz blanchi à 445 millions de tonnes en 2008 (CIRAD, 2008). En 2009,
la tendance a chuté et la production mondiale a baissé de 1 % par rapport au record de 2008
soit 680 millions de tonnes de riz paddy. Cette réduction est due aux pluies de mousson
irrégulières et la reprise des conditions d’El Niño (FAO, 2010). En 2010, on assiste à un
nouvel record de la production du riz passant cette fois-ci, de 680 millions de tonnes en 2009
à 699 millions de tonnes de riz paddy soit 466 millions de tonnes en équivalent de riz usiné
(FAO, 2011).

En Afrique, le riz est produit et consommé dans environ 39 pays (Sanni et al., 2009a).
La culture du riz est une activité très précieuse pour les populations de certaines zones
d’Afrique de l’Ouest et du Centre, assurant la sécurité alimentaire de près de 20 millions de
producteurs, et faisant vivre directement près de 100 millions de personnes, si on admet une
moyenne de cinq personnes par famille paysanne (ADRAO, 2002). Pour la période 2000-
2005, l’Afrique a produit environ 17,4 millions de tonnes de riz paddy; tandis que pour la
période de 2006 à 2009 cette production est passée à environ 22 millions de tonnes de riz
paddy (FAO, 2011).

La demande de riz en Afrique de l’Ouest et centrale augmente avec un taux de 6 % par an ;
plus vite que partout au monde ; alors que dans le même temps la production n’augmente que
de 4 % par an (ADRAO, 2004 ; Sanni et al., 2009b). Face à cet état de chose, les populations
de ces régions sont contraintes de recourir à l’importation pour satisfaire leurs besoins.

Le Benin, malgré la politique d’aménagement rizicole entamée depuis les années
1970, occupe une position marginale dans la production du riz en Afrique de l’Ouest. En
effet, la production nationale du riz au Bénin ne représente que 0,31 % de la production totale
de riz en Afrique de l’Ouest qui est de l’ordre de 6.136.000 tonnes (FAO, 2001). Notons tout
de même que la production nationale de riz augmente graduellement depuis les années 2000
jusqu’aujourd’hui. Il a été enregistré une production totale qui est passée de 48 607,00 tonnes
de riz paddy en 2000 à 83 454,38 tonnes en 2005 puis à 112 703,91 en 2009 (Countrysat-
Benin, 2011). Malgré cette évolution de la production, il reste beaucoup à faire puisque le
Bénin a toujours recourt au marché international. Pour la période de 2008 à 2010, le pays s’est
auto-approvisionné à 34 % à raison d’une production de 84000 tonnes de riz blanchi et une
consommation de 248000 tonnes (del Villar et al., 2011).

Dans un contexte de souveraineté alimentaire, il serait nécessaire de consentir
d’énormes efforts pour couvrir les besoins nationaux de cette céréale. A l’heure actuelle,
l’accroissement de la production rizicole ne serait pas seulement lié à l’amélioration du
rendement mais aussi à l’augmentation de la superficie et à la résolution des problèmes liés
aux contraintes biotiques et abiotiques. Il est donc évident que, la production nationale du
Bénin comme dans tous les pays de l’Afrique, est confrontée à de nombreux problèmes.
Parmi ces contraintes, on peut noter la non compétitivité du riz local du Bénin face au riz
importé notamment celui du Japon.

L’avenir de la production rizicole est ainsi devenu une préoccupation majeure pour les
chercheurs compte tenu de la place qu’elle occupe tant dans l’économie des pays que dans
leur alimentation. Selon Tia (2006), pour faire face à ce grand défi, la recherche agricole doit
apporter sa contribution pour réduire les coûts de production, intensifier la riziculture et créer
des écotypes améliorés à haut rendement. La mise en place de variétés à rendement élevé
dépend surtout de l’accès aux ressources génétiques locales constituées aussi bien d’espèces
sauvages que d’espèces modernes (Jackson, 1995). Un tel accès est garanti par la préservation
des ressources phytogénétiques. Selon Dantsey-Barry et Kpémoua (2004), les ressources
phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (RPGA) constituent la base biologique de
la sécurité alimentaire mondiale et fournissent des moyens de subsistance à tous les habitants
de la planète. Ces ressources locales sont la matière première la plus importante pour le
sélectionneur et l’intrant le plus essentiel à l’agriculteur. C’est pour cette raison que, la
conservation, l’utilisation durable et le partage juste et équitable des avantages tirés de
l’utilisation des ressources phytogénétiques sont à la fois une préoccupation et un impératif
sur le plan international. Les cas d’utilisation des RPGA sont nombreux aussi bien dans
l’amélioration variétale que dans les approches de solutions aux problèmes agronomiques,
agropastoraux et socio-économiques (Dantsey-Barry et Kpémoua, 2004). C’est dans cette optique,
qu’un inventaire des écotypes de riz du Bénin est une base à l’évaluation des caractéristiques
génétiques intéressantes dont disposent les variétés locales de riz cultivées au Bénin. La
présente étude intitulée « Caractérisation agro-morphologique des écotypes de riz (Oryza
spp.) du Bénin » vient à point nommé pour, d’une part, faire un inventaire de tous les
écotypes de riz du Bénin et d’autre part, établir une base de données sur les variations
génétiques au sein de la collection de riz du Bénin.

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