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1. De la naissance à l’omnipotence de l’industrie financière

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Pour tenter de comprendre pourquoi l’industrie financière a connu un tel essor, nous devons remonter aux années 30. L’insuccès du président Hoover à juguler la grande dépression par les recettes classiques (soutien à une politique d’offre, augmentation des impôts et protectionnisme) mena son rival, Franklin Delano Roosevelt, au pouvoir. Celui-ci, aidé d’une équipe de conseillers de haut niveau appelée Brain Trust, mit en place des réformes totalement novatrices pour l’époque afin de relancer l’économie.

Il fut admis que l’association des activités de bourse et de dépôt avait joué un rôle prépondérant dans la diffusion de la crise dans la sphère économique réelle. En conséquence, le représentant démocrate Carter Glass et le sénateur démocrate Henry B.Steagall firent adopter une loi éponyme en 1933 : le « Glass-Steagall Act » qui consistait en une séparation des banques de dépôt et d’investissement.

La stabilité qui en résulta permit aux banques de participer pleinement au financement de l’activité économique. Dans les derniers moments de la seconde guerre mondiale, la réforme du système des changes décidée à Bretton Woods basée sur des taux de parité fixe adossés au dollar, renforça le rôle des banques dans leurs activités de financement aux entreprises.

Les années 70 ont été synonymes de bouleversement dans le monde de la finance avec tout d’abord la fin du système de change fixe. Dans ce système, le dollar était la seule devise étalonnée sur l’or, les autres devises devant se réévaluer sur le dollar.

L’augmentation de l’émission de dollars due aux dépenses militaires liées à la guerre du Vietnam obligeait les autres pays à acheter des dollars à un taux fixe supérieur à sa valeur réelle. L’écart devint tel que ce système se disloqua au profit d’un nouveau modèle. Le système des changes flottants, définitivement mis en place lors de la conférence de Jamaïque en 1976, mena à l’essor d’un premier marché dont la place de Londres prit bientôt les rennes : le marché des devises. Le gonflement des déficits publics aboutit dans le même temps à la naissance du marché des taux. En effet plusieurs pays décidèrent de faire financer leurs dettes par les marchés. En France la loi surnommée « Rotschild » (Pompidou avait été employé par la banque Rothschild avant de devenir présient de la république) de 1973 obligea l’Etat à se financer auprès du marché obligataire.

Enfin, la demande de financement des entreprises se heurta bientôt au problème des taux d’intérêt élevés dans les pays industrialisés afin de lutter contre l’inflation. Ceci incita les entreprises à avoir recours aux marchés des actions, qui « explosèrent » grâce à la demande inhérente à l’émergence des fonds de pension Américains après l’adoption de l’ERISA (Employment Retirement Income Security Act) en 1974.

L’essor des marchés financiers permit le passage des marchés de gré à gré aux marchés réglementés. C’est à ce moment que se dessine le mouvement de gestion collective grâce à la naissance des fonds communs de placement qui nécessite le recours à des sociétés de gestion.

Aujourd’hui, selon une étude de Towers Watson(1), près de 62000 Mds$ étaient contrôlés par les 500 plus grandes sociétés de gestion à la fin de l’année 2009. Le poids des sociétés de gestion dans le contrôle de l’économie est donc très important et celles-ci ont le pouvoir d’influencer les pratiques des entreprises en bien ou en mal.

1 Towers Watson. The World’s Largest 500 Asset Managers. [pdf] 2010.

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