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Section III : La classification des risques selon leur origine

ADIAL

Le risk management traditionnel distingue deux catégories de risque selon leur origine : le risque normal et le risque pur. Le premier prend sa source d’un acte de gestion et le second d’un fait accidentel.

Paragraphe 1 : Le risque normal ou spéculatif

Le risque normal ou spéculatif est « celui pris par le décideur à l’occasion d’un acte de gestion, avec le dessein d’obtenir un gain, tout en sachant que dans certains cas (informations incomplètes ou biaisées, excès de confiance en soi, etc.) il peut entraîner une perte »(6). Implicitement ce risque relève du domaine du management. Certes c’est l’organe dirigeant qui fixe les objectifs de l’entreprise, mais force est de constater que des actes de gestion sont effectués à tous les niveaux de l’organisation. Pour faire une correspondance entre la classification moderne et celle classique, nous sommes tenté d’assimiler les risques stratégique, financier, de conformité et de reporting à des risques normaux ou spéculatifs.

Paragraphe 2 : Le risque pur ou aléatoire

Quant au risque pur ou aléatoire, il « se manifeste généralement de manière inattendue, soudaine et brutale. Son issue est toujours un dommage ou une perte. Le domaine des risques purs ressortit à la discipline du risk management »(7). Cette définition laisse entendre que le risque pur est un aléa aux conséquences purement négatives et que le champ d’application du risk management se limite à la gestion de ce type de risque. Ce dernier pourrait correspondre au risque péril envisagé dans la classification moderne.

Se pose maintenant la question de savoir où loger le risque opérationnel, puisque ce risque nous semble hybride ? Prenons l’exemple du directeur d’une unité de production nucléaire qui décide d’améliorer l’hygiène et la sécurité de son usine. Il fixe l’objectif et établit un plan d’actions clair et précis. Dans l’exécution des tâches, un ouvrier en zèle casse par inadvertance un tuyau qui provoque une catastrophe nucléaire. Nous convenons que n’eut été la décision du directeur, son subordonné n’aurait pas de son propre chef effectué ces actions en vue d’améliorer l’hygiène et la sécurité de l’unité de production. En l’espèce, il nous semble que c’est l’acte de gestion qui est à l’origine du fait accidentel.

Pour compléter la classification traditionnelle afin qu’elle prenne en compte tous les cas de risque de la classification moderne, Jacques CHARBONNIER a envisagé les risques mixtes ou intermédiaires. Il les définit comme ceux qui « sont inhérents au fonctionnement de l’entreprise et résultent d’actes de management, les effets qu’ils peuvent entrainer se traduisent par des faits caractéristiques de risques purs »(8). Ainsi le risque opérationnel pourrait en partie être assimilé au risque mixte.

Dans la classification des risques selon les fonctions de l’entreprise et selon leurs origines, le comportement de l’homme par rapport au risque est implicitement évoqué. Beaucoup d’auteurs, parmi ceux-ci Jacques CHABONNIER, s’attachent à dire que « il n’y a de risque que d’homme » ou « à l’origine de tout risque se trouve un homme ». Nous tempérons ces assertions et pensons qu’elles ne vont pas dans le sens de blâmer l’homme du fait de sa participation à la réalisation du risque. Dans certaines situations telles que le fait de Dieu, l’homme est mis hors de cause de toute survenance du risque.

Après avoir organisé les risques par famille, il convient maintenant de voir les acteurs qui animent le management des risques dans l’entreprise.

6 Jacques CHARBONNIER, « Le risk management – Méthodologie et pratiques », L’argus de l’assurance, page 31
7 Jacques CHARBONNIER, « Le risk management – Méthodologie et pratiques », L’argus de l’assurance, page 31
8 Jacques CHARBONNIER, « Le risk management – Méthodologie et pratiques », L’argus de l’assurance, page 34

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