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Section 2 : Une implication insuffisante du gouvernement sur le marché de l’assurance

ADIAL

Après la survenance de catastrophes de grandes ampleurs, il est constant de remarquer que le marché de l’assurance américain subit de forts bouleversements. Cela fut bien évidemment le cas après le passage de Katrina, Rita ou dernièrement Irene, mais ce constat était déjà possible après le passage de l’ouragan Andrew en 1992.

En effet, force est de constater que les assureurs ont tendance à répercuter les conséquences des grandes catastrophes sur le montant des primes pour les habitations situées dans les zones à risque, et d’augmenter corrélativement le montant des franchises. Beaucoup de compagnies d’assurance américaines ont donc réduit le nombre de leurs contrats en ce qui concerne les grands risques afin de mieux gérer leur exposition.

Puisque les Etats-Unis sont habitués à ce type de catastrophes, qui sont indiscutablement récurrentes, il aurait été possible d’imaginer que l’état fédéral américain ou les états fédérés auraient pu prendre des mesures afin de remédier à ce problème.

En réalité, cela fut partiellement le cas en 1993 lors de la création du FHCF (Florida Hurricane Catastrophe Fund) au mois de novembre, durant une session législative extraordinaire organisée à la suite de l’ouragan Andrew. Cet ouragan fut l’un des plus dévastateurs qui aient frappé les Etats-Unis et en particulier l’état de la Floride, causant le décès de 54 personnes et engendrant plus de 25 milliards de dollars de dégâts. A cette époque, les assureurs américains ont reçu tellement de réclamations que onze agences ont fait faillite, et trente se sont retrouvées en très grande difficulté financière. C’est ainsi que le gouvernement fédéral décida de créer le Fonds de prise en charge des ouragans de Floride. Le but de ce fonds est de protéger et promouvoir la capacité de l’état de Floride à proposer des offres en assurance et ce, de manière raisonnable en ce qui concerne le montant des primes(88).

Le principe du FHCF est que le fonds rembourse une fraction des dommages des assureurs provoqués par les ouragans importants déclarés par le National Hurricane Center (centre national des ouragans). La contribution au fonds est obligatoire pour les assureurs de Floride qui commercialisent des assurances directes pour les habitations et les locaux professionnels. Ce fonds est exonéré d’impôts et le secteur des assurances privées reste responsable des dommages jusqu’à un certain plafond(89).

On ne peut que saluer cette initiative mise en place par l’état de Floride. Toutefois, il reste dommage de constater que cette mesure ne soit intervenue que pour un seul état, alors que de nombreux autres restent concernés par le risque que représentent les ouragans. Un fonds similaire avait été crée à Hawaii en 1993, le Hawaii Hurricane Relief Fund (fonds hawaiien de secours en cas d’ouragan), qui était en réalité une compagnie d’assurance exploitée par l’Etat. Malheureusement l’exploitation de ce fonds a cessé en 2000, ce qui est loin de pouvoir nous rassurer quant à l’avenir du FHCF en Floride.

Enfin, il semble plus que regrettable qu’aucune solution ne puisse être trouvée au niveau national, le poids du fédéralisme représentant encore et toujours un véritable frein à la prise de mesures concrètes pour le pays.

88 www.sbafla.com : Florida’s state board of administration website.
89 OCDE : « Aspects fondamentaux des assurances n°6 : assurances et risques environnementaux, une analyse comparative du rôle de l’assurance dans la gestion des risques liés à l’environnement », 2004, p 87.

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