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SECTION 2 : L’émergence du marché

ADIAL

Les assureurs positionnés sur le marché français sont encore en nombre limité : ils seraient neuf actuellement(142), et pour la plupart anglo-saxons ou américains. Mais ce marché est naissant et il évolue constamment. D’autres assureurs seraient en effet attendus dans les mois qui viennent. De même, les offres disponibles s’améliorent et se développent au fil des mois.

Ces produits ne sont pas forcément homogènes mais présentent des caractéristiques communes. En effet, la plupart prennent la forme de polices multirisques, de « package », avec une combinaison de garanties de responsabilité civile et de dommage. D’autres se composent de plusieurs modules de garanties indépendants, permettant ainsi aux entreprises de construire leur solution d’assurance cyber en fonction de leurs besoins réels. Dans les deux cas, il s’agit de contrats dits à « périls dénommés », c’est-à-dire que ce qui est garanti est expressément visé par les assureurs, et tout le reste, par définition, ne l’est pas.

Cet effet d’entraînement contribue à une meilleure connaissance des cyber-risques et a fortiori à leur assurabilité.

Les courtiers aussi s’intéressent de plus en plus aux cyber-risques et veulent accompagner leurs clients dans la prévention comme dans l’assurance. Un grand courtier américain s’est d’ailleurs associé à une société de services informatiques avec pour objectifs une meilleure évaluation des risques en question et une meilleure protection des entreprises, afin de transférer ensuite les risques résiduels à un assureur dans de bonnes conditions.

Les courtiers demeurent toutefois réservés sur la pertinence réelle des garanties proposées, craignant des duplications de couvertures avec les polices classiquement souscrites par les entreprises. Crainte fondée, nous allons le voir, dans certains cas. Mais les trous de garanties sont bels et bien là, d’où l’engouement des assureurs pour cette nouvelle brèche.

Si le marché est en pleine construction, les capacités de garantie disponibles sont déjà conséquentes. La capacité totale du marché français s’élèverait en effet à 100 millions d’euro, avec par assureur une capacité affichée allant de 15 à 25 millions d’euro(143).

Face à des risques aussi difficiles à évaluer et en l’absence de recul, on peut se demander quelle est la politique de souscription adoptée par ces assureurs précurseurs. Nous verrons que la prévention occupe une place centrale dans l’assurabilité des cyber-risques.

142 BAUME (T.), Le cyber-risque prend de l’assurance, L’argus de l’assurance n° 7291, 23 novembre 2012
143 BAUME (T.), Le cyber-risque prend de l’assurance, L’argus de l’assurance n° 7291, 23 novembre 2012

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