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IV.1 La Banque Islamique du Sénégal (BIS)

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La banque islamique du Sénégal a été créée le 22 février 1983 suite à la signature d’un protocole d’accord en Octobre 1981 entre le Groupe Bancaire Dar Al-Maal Al-Islami et l’Etat du Sénégal.

L’adoption de l’article 2 de la loi cadre portant Réglementation bancaire de l’UEMOA permettait ainsi au gouvernement du Sénégal comme ceux des autres pays de la zone abritant des banques islamiques, de prendre l’arrêté n°015822/MEF/DGT/DMC du 24 Novembre 1983 fixant la base juridique de la banque (Yabré, 2007).

Cette dérogation permet ainsi la BIS d’effectuer en plus des transactions financières, des opérations commerciales et immobilières.

La BIS est une société anonyme dont les actionnaires sont les suivants : le Dar Al Maal AL Islami (DMI): 44,5 %, la Banque islamique de développement (BID): 33,26 %, l’Etat du Sénégal 22,18 %, les autres actionnaires (les particuliers) 0,06 %. (Yabré, 2007.)

En ce qui concerne les produits de financement, la BIS offre les produits suivants : l’Ijara, l’Istisnaa, la Moudaraba, la Mourabaha, les Sukuk ou obligations islamiques (Annexe Interview). Nous constatons que la BIS, en dehors de la Moudaraba, n’offre que des produits avec coûts plus marge. Nous avons constaté aussi qu’elle n’offre pas le produit Moucharaka qui est très utilisée dans la finance islamique car elle répond à la philosophie musulmane c’est-à-dire le partage des profits et des pertes de même que l’Arbun (ou prêt sans intérêt) qui traduit la spécificité de la finance islamique ainsi que la vente Salam ou location-vente.

Ces produits devraient permettre à la BIS de mieux diversifier sa clientèle, d’avoir des partenariats avec les petites et moyennes entreprises (PME) et les petites et moyennes industries (PMI) comme par exemple la Moucharaka qui est un contrat de partenariat entre la banque et un ou plusieurs partenaires.

Selon M. DIOUF, analyste-risque au département de la Gestion des risques de la BIS, le produit Mourabaha est le plus utilisé au niveau de la BIS (Annexe interview). Ceci s’explique par le caractère commercial du produit Mourabaha. Selon lui, grâce à la Mourabaha, la BIS offre à ses clients un produit de financement qui tout en respectant leurs principes, leur permet de financer aussi bien leur besoin d’exploitation (stocks, matières, produits intermédiaires) que leur investissement. Et parmi les risques que rencontre la banque, c’est le risque de crédit qui est le plus important. Cela se comprend car le principal risque que rencontre-le produit Mourabaha est le risque de crédit. Et pour faire face à ce risque de crédit la BIS utilise les techniques suivantes : le rating interne, l’analyse financière, l’évaluation de scenario pessimiste, le choix des outils de couverture des risques (garanties…), suivi des engagements, la gestion précontentieuse et contentieuse (Annexe Interview).

En ce qui concerne la gestion de la banque, la BIS dispose d’un Conseil d’Administration, une Direction Générale et un Comité de Gestion. Cependant elle n’a pas encore instauré un Comité ou un Conseil de Charia (M. DIOUF). Cependant le comité de gestion peut assurer le rôle de ce comité s’il y a un personnel qualifié, capable de veiller sur la conformité à la Charia des acticités de la banque et ses produits financiers.

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