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Introduction

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Les disciplines de l’archéologie et de l’environnement ont largement démontré que les interactions réciproques entre les sociétés humaines et leurs milieux sont créatrices de paysages, produits de leurs longues interrelations. C’est dans cette perspective de recherche qu’un lieu particulier, les « Abîmes de Myans », situé dans les Alpes françaises a été choisi comme objet d’étude. Il s’agit d’une fenêtre ouverte sur les sociétés médiévales de moyenne montagne dans un contexte exceptionnel. En effet, cet espace a été entièrement « réinitialisé » par l’effondrement d’un pan de montagne au XIIIe siècle. L’écroulement du Mont Granier est considéré comme l’un des plus importants de l’Histoire Européenne. Il aurait fait plus de mille victimes et ensevelis plusieurs villages sous des tonnes de boues et de rochers. Et pourtant, quelques années seulement après la catastrophe ces terres désolées que l’on nomme « Abîmes » sont de nouveaux réoccupées. Les hommes qui ont reconquis cette zone y ont créé un paysage, sans hériter à priori de ceux des sociétés antérieures. Ce dernier est donc le témoin privilégié des pratiques des sociétés médiévales et modernes de moyenne montagne alpine.

Quelles pratiques et stratégies territoriales les populations et les autorités de l’époque ont-elles mises en place ? Quel paysage se redessine sur ses pentes désertiques et accidentées ? La célébration des sept cent cinquante ans de la catastrophe en 1998 est l’occasion pour l’ensemble des chercheurs, professionnels et amateurs, de se réunir afin de faire progresser les connaissances dans ce domaine. Mais loin de les arrêter, cet évènement à poser de nouvelles questions tout en démontrant qu’un tel sujet ne peut s’envisager que sous le prisme de l’interdisciplinarité.

Ce mémoire se veut tout autant une synthèse critique des savoirs accumulés, qu’une ouverture sur les nouvelles approches des disciplines de l’archéologie et de l’environnement, et plus particulièrement des questionnements sur le paysage et sa formation. Ce travail fait appel aux disciplines de géologie et de géographie, qui se mêlent au travers des prospections de terrain et des études de cartographie historique au service d’une archéologie du paysage.

Une première partie sera consacrée à l’état des lieux des connaissances actuelles afin de préciser le contexte de l’étude. Une deuxième partie consistera en la présentation de nouvelles données et des méthodes mises en oeuvre pour leurs acquisitions. Les premiers traitements et résultats closent ce chapitre. Ils sont ensuite synthétisés et discutés dans la troisième partie, qui se conclura par la présentation des perspectives.

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