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III.6. L’étude de la BID sur les risques des banques islamiques

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En 2002, la BID a mené une étude sur la perception du risque auprès de 17 IFI provenant de 10 pays différents. D’après cette étude, les banquiers islamiques estiment que le risque de marge (proche du risque de taux d’intérêt) est le plus sérieux avec un résultat de 3.07 (un score de 1 signifie une situation du risque « moins grave » et un risque « sérieusement grave »). Le risque qu’ils considèrent comme étant le moins important est le risque de marché comme nous pouvons la constater dans le tableau ci-après (BID, 2002, p.67) :

Tableau 3 : Perception du risque dans les banques islamiques

Perception du risque dans les banques islamiques

Source : BID, 2002

Nous constatons que le risque opérationnel est le deuxième risque le plus dangereux auquel doivent faire face les gestionnaires de risques des IFI (2,92) après le risque de marge(3,07).

Par contre, la perception des risques des banques conventionnelles est bien différente. En effet, une étude datant de mai 2008 menée par le Center for the Study of Financial Innovation (CSFI) et Price waterhouse Coopers, a montré que les principaux risques des banques traditionnelles sont le risque de liquidité et le risque de crédit qui ont joué un rôle dans la crise actuelle.

Les produits financiers islamiques sont présentés comme des produits plus éthiques car sont fondés sur le partage des profits et pertes. Cependant vu leur caractère spécifique les institutions financières islamiques rencontrent d’énormes difficultés pour appréhender leurs risques.

De nos jours la finance dite conventionnelle est entachée de produits spéculatifs de telle sorte qu’ils ont le pouvoir de contourner même les normes internationales sur la stabilité financière établies par le FMI et le Financial Stability Board. Nous pouvons citer les swaps, les options, les futurs ou forward qui sont manifestement empreintes d’incertitude et leurs espérances de rendement sont souvent spéculatives.

Maintenant il fait partie des solutions, pour résoudre la crise financière, de réduire la spéculation. Ceci passe nécessairement par la réhabilitation du Glass-Steagall Act(54) et probablement par une finance plus éthique comme le prône d’ailleurs la finance islamique.

Nous allons voir maintenant les institutions financières offrant des services financiers islamiques au Sénégal à savoir la Banque Islamique du Sénégal (BIS) et le Millénium Compagnie Islamique du Sénégal (MECIS SARL).

54 Le Glass-Steagall Act est une législative américaine promulguée en 1933, à la suite de la crise de 1929 , pour isoler les activités de banques d’affaires, jugées spéculatives et risquées, de celles, plus traditionnelles et socialement utiles, de banques de détail. Il y’a dix ans maintenant qu’il a été abondonné.

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