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II.3.1– Intermédiation financière et économie

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Le manque du système financier efficient est la cause principale des mauvaises performances économiques de la plupart des pays en développement. C’est en effet à l’intermédiation financière que revient le rôle de mobiliser et allouer les capitaux, et de contrôler l’utilisation (Stiglitz, 1989). Le système financier joue un rôle important dans la formation du capital, l’accroissement de la productivité, et par conséquent dans le développement économique.

Moez (2011) dans sa thèse de doctorat cite Bencivenga et Smith (1991).

Ces auteurs proposent un modèle dans lequel les intermédiaires financiers compétitifs (les banques) affectent l’allocation des ressources ayant une implication pour le taux de croissance réel. Pour ces auteurs, les économies possédant des intermédiaires financiers compétitifs croissent plus vite que les économies sans intermédiation financière. L’industrie d’intermédiation financière permet à l’économie de réduire la fraction de son épargne détenue sous forme d’actifs liquides non productifs et permet de prévenir les allocations non optimales des ressources. De même il cite les travaux de Gregorio et Guidotti (1995) qui utilisent un cadre d’analyse à la Barro. Ils trouvent un effet positif du développement financier sur la croissance du PIB réel par tête à long terme. Cet effet est particulièrement fort dans les pays à faible et moyen revenu, mais il est faible dans le cas des pays à revenu élevé. Ils argumentent que ce faible effet est dû au fait que la part la plus importante des opérations du système financier se passe en dehors du système bancaire. Ils trouvent que la relation est plus forte durant les années 1960 que durant les années 1970 et 1980. Ils trouvent aussi que l’effet de l’intermédiation financière sur la croissance est dû principalement à son impact sur l’efficacité des investissements plus que son impact sur leur volume. Lorsqu’ils explorent la relation entre leur mesure de l’intermédiation financière et la croissance économique dans les pays de l’Amérique Latine, ils trouvent une corrélation robuste et négative. Cela peut s’expliquer par la libéralisation financière à outrance (non prudente) des années 1970 et 1980 et qui a capoté et s’est transformée en crise financière sévère.

Piffaretti (2000) montre dans sa thèse que l’intermédiation financière est une opération de transmission de pouvoir d’achat. L’idée de création monétaire par le crédit postule que le pouvoir d’achat peut être créé dans l’opération même d’intermédiation financière ; d’après cette idée l’opération de paiement n’a pas d’incidence sur la création de pouvoir d’achat. De ce fait, le paiement est hiérarchiquement subalterne (secondaire) à la création de pouvoir d’achat, puisque le paiement est considéré comme l’utilisation d’un pouvoir d’achat. De ce point de vue, l’intermédiation financière est l’activité primordiale, le paiement n’étant qu’une conséquence. La clé de l’identification de la spécificité de l’activité bancaire par rapport à l’activité d’intermédiation financière se trouve dans le rapport entre paiement et activité financière.

Labye et Renversez (2000) dans leurs travaux montrent que grâce à un processus d’adaptation de l’offre à la demande de capitaux, en transformant à la fois les échéances et la dimension des ressources qu’ils collectent pour les rendre compatibles avec les besoins des emprunteurs, les IF contribuent en offrant des titres de la dette secondaire, placements liquides, titres négociables, à accroître les services rendus aux prêteurs et à favoriser ainsi le financement de l’activité et plus particulièrement de l’investissement. Avec les ressources dégagées, les intermédiaires financiers non seulement distribuent des crédits mais aussi acquièrent les titres (dits titres de la dette primaire) émis par les emprunteurs sur les marchés qu’il s’agisse d’actions, d’obligations, ou de titres hypothécaires.

Cette analyse leur permet de conclure que les IF interviennent sur les marchés de capitaux à la fois comme acquéreurs de titres négociables et comme émetteurs de ces mêmes titres, ainsi qu’en distribuant du crédit. Ils précisent que L’effort de mesure de l’intermédiation financière s’inscrit dans ce cadre. La difficulté tient à la prise en compte de l’activité des intermédiaires financiers sur les marchés.

Ngono (2007) dans son mémoire portant sur intermédiation bancaire et croissance économique au Cameroun démontre que l’intermédiation financière de part ses fonctions que sont : la fonction monétaire, la fonction de transformation et les fonctions de placement et de négociation est un élément fondamental du processus de croissance économique et de développement. L’auteur arrive à la conclusion qu’il existe un lien positif entre l’intermédiation financière et la croissance économique.

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