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II- MESURES DE LUTTE CONTRE LES DERAPAGES

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Nous pouvons préconiser les mesures à un double niveau.

– Au niveau étatique

Nous suggérons l’organisation de séminaires réguliers de réflexion associant les représentants du CeCOS et ceux des commerçants, sur “La problématique d’une bonne collaboration commerçants-CeCOS”. Ce cadre permanent de concertation, permettrait de connaître les préoccupations réelles des commerçants au niveau sécuritaire. Dans cette perspective, il conviendrait de renforcer ou étendre les mesures de lutte contre le racket, qui ont cours depuis le 02 Juin 2008 dans le secteur des transports, à celui des commerçants.

En outre, il serait nécessaire de mettre rapidement en application, le port obligatoire du matricule pour tous les agents des FDS sans distinction. Cela est une suggestion partagée par le Président de l’APROCACI. Elle l’est aussi par le Secrétaire Général de la FENACCI Section Adjamé et troisième Adjoint au Maire. Il pense que : « Aujourd’hui, il existe un flou au niveau des FDS, on ne sait pas qui est qui ni qui fait quoi ».(2) Si cela est fait, les commerçants pourraient facilement identifier les agents coupables d’exactions, et les dénoncer auprès des autorités (Tribunal militaire, supérieurs hiérarchiques…). La distinction entre agents du CeCOS et les bandits déguisés en treillis militaire serait également aisée.

Par ailleurs, pour lutter contre les tracasseries, la proposition de la création d’un Comité de Surveillance des Commerçants (C.S.C) n’est pas à négliger. Elle constitue un voeu émis par le Secrétaire Général de la FENACCI Section Adjamé ; ce comité pourrait aider les autorités. Il s’agit d’un comité composé de commerçants à mettre en place, en concertation et avec l’accord des autorités politiques et militaires. Cela, à l’effet de protéger les commerçants et dénoncer les exactions faites sur eux par les forces de l’ordre.

De plus, la création d’une unité spéciale de contrôle des agents du CeCOS serait appréciable, en matière de surveillance des agents sur le terrain et l’identification des éventuels déviants.

– L’action des ONG et de la société civile

Le rôle des organisations non gouvernementales et de la société civile, est capital dans la normalisation du comportement de nos forces de l’ordre. En effet, ces organisations peuvent contribuer efficacement à la lutte contre les exactions des FDS sur les commerçants.

Dans l’entretien que nous avons eu le 04 Août 2008 avec M. SOKOURI Claude, Secrétaire Général de l’APDH, il ressort que cette association mène diverses actions de lutte. Il s’agit des actions de conseil et d’Assistance des commerçants sur des cas de violation de leurs droits. Les plaintes relatives à ces violations de droits sont déposées soit auprès du Procureur Militaire, soit auprès des tribunaux de droit commun sur accord du Ministre de tutelle des agents accusés. Il s’agit également de formations dispensées aux forces de l’ordre, en matière de respect des droits de l’homme, dans l’exercice de leur mission. C’est le cas de celle dispensée en 2007 au siège de l’ONUCI (Organisation des Nations Unies en Côte D’Ivoire). Ce genre d’action mériterait d’être poursuivie par d’autres organismes et soutenues par les autorités.

Enfin, les actions de la nouvelle Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte D’Ivoire (CNDHCI), située en face de l’Ecole Nationale de Police mériteraient également d’être renforcées et soutenues. Selon les propos de sa Présidente, Mme Victorine WODIE(3). Elle constitue une aubaine pour tous les citoyens. Les commerçants victimes de tout manquement à leurs droits ou leurs témoins, peuvent lui adresser leur plainte. Elle est dotée des compétences nécessaires pour mener à bien des enquêtes et produire des rapports, pour le respect des droits humains en Côte D’Ivoire. C’est pourquoi, affirme Mme WODIE : « Nous considérons que c’est un gage de lutte contre l’impunité ».(4)

Au terme de cette deuxième partie, que pouvons-nous retenir de notre étude ?

2 Propos recueillis lors de l’entretien réalisé à la mairie d’Adjamé le 09 juillet 2008.
3 Victorine WODIE, invitée par AHIMAIN Viviane (2008), Le rôle de la CNDHCI, in : Le magazine du dimanche, journal télévisé 13 heures, Abidjan : productions RTI 1ere chaîne, Emission télévisée : 30 minutes.
4 Victorine WODIE, idem.

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