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I.1.2. Typologie des Marchés

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Evoquer la typologie des marchés, c’et s’intéresser aux différentes formes qui ont été analysées par les économistes qui nous ont précédés.

Chaque forme de marché a ses caractéristiques propres du point de vue offre, demande, prix, nombre d’intervenants et mode d’action. Ainsi, aborder toutes les formes possibles serait tourner à rond. Nous nous intéressons à quelques-unes qui nous sont familières.

A. Le Monopole Simple

1. Définition

Le monopole est une situation de marché caractérisé par l’existence d’un seul vendeur face à plusieurs acheteurs. (12) Une seule entreprise contrôle la totalité du marché, en offrant un seul produit ou service à toute la demande disponible, tout en influençant la détermination des prix éventuels.

Le monopoleur exerce une influence totale de la branche, à l’endroit dans lequel son institution agit. Il n’y a pas atomicité des intervenants. Le monopoleur fixe le prix de vente en fonction des quantités qu’il décide d’écouler en vue de maximiser son profit. Cela s’écrit mathématiquement par l’expression : P=f(Q) où P désigne le prix et Q les quantités. (13)

2. Origine du Monopole(14)

Plusieurs raisons justifient l’existence et la persistance des monopoles :

– Pour raison de sécurité publique, de maximisation des recettes et de nécessité technique, l’Etat octroi un monopole aux entreprises qui fournissent certains produits et/ou services ;
– Il existe des monopoles de droit, c’est-à-dire que la loi peut créer des monopoles en accordant des droits exclusifs aux inventeurs (brevets d’invention, droit de production, etc.). Ici l’impact du monopole ne se fera sentir que si les produits nouveaux existent et doivent être protégés par le brevet d’invention. Ce dernier ne possède aucun substitut rapproché ;
– L’accès contrôlé aux sources des matières premières pour lesquelles il n’existe pas des proches substituts favorise la mise en place d’un monopole ;
– L’accès au marché des capitaux peut contribuer à limiter l’entrée des nouvelles entreprises dans un secteur de production quelconque ;
– Le monopole peut aussi résulter simplement de l’entente ou la fusion d’entreprises ou même d’une révolution technologique.

3. Maximisation du Profit en Monopole

La situation s’illustre par la figure ci-après :

Figure 1 : La réalisation du bénéfice par un monopoleur(15)

La réalisation du bénéfice par un monopoleur

Source: KASEREKA MBAHWEKA

Description :

Pour simplifier l’interprétation, les courbes des coûts et des recettes sont supposées soit linéaires, soit paraboliques.

L’abscisse OQ du point M de la courbe de coût marginal et de la droite de recette marginal e définit le niveau de production d’équilibre du producteur : pousser la production au-delà de Q diminuerait le profit total de l’entreprise ; puis que au-delà de ce niveau de production, le coût marginal est supérieur à la recette marginale, l’unité supplémentaire occasionne un coût de production plus qu’elle ne rapporte.

Inversement, si la production est inférieure à Q, le producteur a intérêt à accroître son niveau de production (son activité) puis qu’à gauche de M, la recette marginale est supérieure au coût marginal.

En ce sens, le niveau de production Q est bien optimal car il permet de réaliser le profit le plus élevé possible. Cette production Q est réalisée au coût unitaire QN=ON’ et vendue au prix unitaire QP= OP’. Mais aussi chaque unité vendue r apporte au producteur un profit ou bénéfice déterminé par la différence entre la recette moyenne et le coût moyen, soit N’P’=NP=QP-QN=RM-CM où le profit total représente la surface hachurée N’NPP’.

A côté du monopole simple existe une autre forme dite «Monopole Discriminant» où le monopoleur vend le même article sur plus d’un marché à des prix différents.

B. Le Monopole Discriminant(16)

Un monopoleur, ayant le souci d’accroître exagérément ses profits, va se décider de pratiquer une politique de prix discriminatoires. Celle-ci consiste à vendre un même produit à différents prix sur différents marchés. Deux conditions doivent être réalisées pour rendre efficace la politique des prix discriminatoires :

– Le monopoleur doit être capable de contrôler l’offre de son produit en identifiant clairement ses différents clients ;
– Le monopoleur doit être capable de séparer effectivement les différents marchés afin d’empêcher la revente de son produit d’un marché à l’autre qu’il sert.

Pour maximiser son profit total, le monopoleur doit égaliser son coût marginal sur chaque marché17, c’est-à-dire Rm=Cm.

C. Le Monopole Bilatéral

Le monopole bilatéral est une situation de marché qui oppose un seul vendeur à un seul acheteur d’un seul produit ou d’un service. C’est aussi le cas où une entreprise monopsoniste fait face à un monopoleur. (18)

En effet, elle peut être l’unique acheteur d’un produit auprès des nombreux petits producteurs et se trouve seule à le revendre à une multitude des consommateurs. Dans ce cas, le prix d’achat sera déterminé par la courbe de coût moyen de l’entreprise.

Pour sauvegarder chacun ses intérêts, le vendeur et l’acheteur doivent s’entendre sur le prix. Si les idées concernant le prix, les préférences, les goûts, les qualités et le profit divergent, ils perdront tous. (19) L’acheteur qui veut n’achètera pas et le vendeur qui veut n’écoulera pas son produit. Ainsi, on constate que cette forme de marché favorise les vendeurs au détriment des acheteurs, sauf dans le cas des produits périssables.

Cette situation s’illustre par la figure suivante.

Figure 2 La réalisation du bénéfice en Monopole Bilatéral(20)

La réalisation du bénéfice en Monopole Bilatéral

Source : VAHAVI MULUME Bertrand

Description :

Avant de franchir le point Pc, constatons que les quantités offertes par le producteur sont inférieurs à la demande. Tandis qu’après ce point, on produit à un coût supérieur et la recette moyenne diminue de plus en plus. Ainsi, le producteur en monopole maximise son profit au point Pc, où CM=RM.

D. Marché de Monopsone

Il est celui dans lequel plusieurs vendeurs font face à une seule personne ou entreprise qui achète à une multitude des vendeurs. Cet acheteur est considéré comme étant précieux et envié de tous. (21) L’exemple de ces marchés est celui vécu sur le marché international de café où il n’y avait que deux juifs issus d’une même famille qui achetaient le café, alors que les offreurs étaient tellement nombreux. (22)

E. Le Marché d’Oligopole

Un oligopole est une situation de marché qui fait concourir quelques vendeurs d’un produit homogène ou des quelques produits légèrement différenciés face à une multitude d’acheteurs. (23) Le pouvoir monopolistique est partagé entre ces vendeurs mais la possibilité de collision existe entre eux.

Les principales caractéristiques(24) d’un régime d’oligopole sont les suivantes :

– Chaque firme doit tenir compte non seulement de sa propre demande et de ses coûts de production mais aussi des réactions de ses concurrents à chacune de ses décisions. Ce trait permet de comprendre pourquoi la collision est nécessaire pour réduire la marge d’incertitude de chaque firme ;
– Les barrières à l’entrée dans la branche sont considérables, et tendent à limiter le nombre d’acteurs ;
– Les prix oligopolistiques sont rigides (c’est-à-dire connaissent un peu difficilement des fluctuations, ils restent inchangés quel que soit le niveau de la demande) et sont modifiés de concert (les vendeurs fixent les prix, bien souvent, après concertation).

F. Le Marché de Concurrence Monopolistique

Le modèle de concurrence monopolistique est un mélange des aspects de concurrence et de monopole(25). C’est une situation de marché dans laquelle il y existe un nombre relativement important des producteurs offrant des produits qui sont des substituts rapprochés. Nous pouvons donner l’exemple des plusieurs marques des cigarettes, des boissons, des voitures, des chaussures, etc. Chaque produit est suffisamment différencié d’un autre de part sa marque, au point que les producteurs jouissent chacun d’une sorte de monopole car dispose des consommateurs propres de ses produits.

Le modèle a été étudié par John ROBINSON et E.H. CHAMBERLIN. (26) Quatre éléments essentiels caractérisent la concurrence monopolistique :

– Le fait que la firme contrôle une part relativement faible du marché (Clientèle) ;
– Les firmes sont tellement nombreuses qu’il est presque impossible de s’associer en vue de restreindre le marché ou d’imposer le prix ;
– Chaque firme détermine son prix indépendamment des autres et se soucie moins de leurs réactions ;
– Les produits fabriqués par ces différentes firmes sont suffisamment différenciés soit objectivement, soit subjectivement.

G. Le Marché parfait

Il est également appelé en économie «Marché de Concurrence»(27). Il est celui dans lequel plusieurs vendeurs font face à plusieurs acheteurs. Les consommateurs et les vendeurs sur le marché sont tellement nombreux. La concurrence désigne généralement la rivalité entre plusieurs personnes poursuivants les mêmes buts.

Dans le langage des économistes, la situation de concurrence suppose trois éléments, à savoir :

– Plusieurs personnes (morale s ou physique s) poursuivant les mêmes buts, par exemple celui de maximiser le profit en offrant un produit quelconque ;
– Aucune de ces personnes ne peut exercer une influence considérable sur le secteur ;
– Chaque personne cherche à atteindre ce but avant les autres.

Quand ces trois conditions sont remplies, on parle de concurrence. Ce type de marché étant théorique, les caractéristiques28 ci-après permettent de l’appréhender :

a) L’atomicité : les vendeurs et acheteurs sont tellement nombreux sur le marché, à tel point que personne d’entre eux ne peut l’influencer, du point de vue des composantes (prix, offre, demande, etc.). Le prix est d’avance donné et personne ne peut s’y déroger car il s’impose d’office. Bref, les vendeurs ne sont que des Price takers.

b) L’Homogénéité du produit : tous les produits offerts sont identiques. Ici, on dit que les produits sont homogènes, c’est-à-dire qu’ils ont été fabriqués de la même façon ; et lors des achats, les clients ne constatent aucune différence entre les produits disponibles sur le marché. Mais économiquement, cette clause est d’autant plus paradoxale qu’inconcevable.

c) La Fluidité : il existe une liberté d’entrée et de sortie dans la branche. Aucune réglementation n’est donnée contre les vendeurs et acheteurs concernant l’entrée et la sortie dans la branche.

d) Impersonnalité des Relations (29) : cette condition n’est que l’extension psychologique de la précédente. Les relations personnelles ne peuvent pas affecter les conditions du marché.

e) La Transparence : vendeurs et acheteurs possèdent des informations précises sur le prix, la qualité, les quantités disponibles, etc. L’information circule sans contraintes sur tout le marché et auprès de tous les intervenants.

f) La mobilité Parfaite des facteurs de Production : tout producteur a une liberté d’entrer et de quitter une branche pour une autre sans faire face à des limitations quelconques de la part de qui que ce soit. En somme, la mobilité des facteurs de production suppose que ces facteurs (travail, capital, technologie, etc.) sont librement accessibles et circulent librement entre les acteurs, entre les secteurs de production.

Il sied de souligner que ces six conditions doivent toutes être respectées en vue de parler d’une concurrence pure et parfaite, dont les quatre premières tiennent à la pureté du marché et les deux dernières à la perfection de la concurrence ; ce qui est diamétralement loin d’être proche de la réalité.

Ces types de marchés supposent que le prix s’impose aux acteurs et ceux-ci ne peuvent en rien l’influencer. Ce prix est à la fois la recette moyenne et marginal e du producteur. Cela s’illustre graphiquement par la figure suivante.

Figure 3 : La réalisation du bénéfice en Hypothèse de Concurrence pure et parfaite(30)

La réalisation du bénéfice en Hypothèse de Concurrence pure et parfaite

Source: KASEREKA MBAHWEKA

La droite de RM est parallèle à l’axe des abscisses, les recettes marginale et moyenne sont égales. Cette droite a une élasticité égale à l’infinie.

Tandis qu’en hypothèse de concurrence imparfaite, la courbe de RM est la courbe de la demande. Elle indique pour chaque prix la quantité que les acheteurs sont disposés à absorber. Ce prix n’est autre que la RM du producteur. La courbe, ainsi que nous l’avons, sera descendante.

Figure 4 : La réalisation du bénéfice en Hypothèse de Concurrence imparfaite(31)

La réalisation du bénéfice en Hypothèse de Concurrence imparfaite

Source : KASEREKA MBAHWEKA

De cette présentation, nous n’avons aucune image des composantes du marché. Ce qui nous contraint d’en faire une autre section, en vue de ressortir le prix qui constitue le fondement de cette étude et ainsi aborder prochainement la question mercatique du marché.

12 VAHAVI MULUME Bertrand, économie Politique II, cours inédit, UOR, Butembo, 2007-2008
13 KASEREKA MBAHWEKA, économie Politique I, cours inédit, UOR, Beni, 2006-2007
14 LAPLAGE, G., Les Marchés et les Juridictions Publiques, éd. PUF, Coll. «Que Sais-je ?», Paris, 1998, P. 39
15 KASEREKA MBAHWEKA, Op. Cit.
16 KASEREKA MBAHWEKA, Op. Cit.
17 VAHAVI Bertrand, Op. Cit.
18 LAPLAGE G., Op. Cit., p. 44
19 Idem, p. 46
20 MBAHWEKA KASEREKA, Op. Cit.
21 LAPLAGE G., Op. Cit., p. 50
22 CHARLES Y., Les Grands acteurs du Commerce international, in «La Croix» du septembre 2003, p.
23 LAPLAGE G., Op. Cit., p. 50
24 VAHAVI MULUME Bertrand, Op. Cit.
25 Idem
26 LAPLAGE G., Op. Cit., p. 49
27 KASEREKA MBAHWEKA, Op. Cit., p.79
28 Ces caractéristiques s’inspirent de VAHAVI MULUME Bertrand, Op. Cit.
29 KASEREKA MBAHWEKA, Op. Cit.
30 KASEREKA MBAHWEKA, Op. Cit.
31 KASEREKA MBAHWEKA, Op. Cit.

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