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CONCLUSION

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Tout au long de ce travail nous avons essayé d’analyser les produits financiers islamiques et de s’intéresser sur les méthodes de gestion des IFI sur ces produits.

Dans un premier temps, nous avons étudié le fonctionnement des banques islamiques pour comprendre les particularités du système financier islamique. Il ressort que les normes comptables islamiques ne sont pas encore en conformité avec les normes qu’utilisent les banques traditionnelles. Après une analyse des différences existantes entre les banques islamiques et les banques classiques, nous constatons que le compte PSIA (Profit Sharing Investment Account) est très présent dans le bilan des IFI. Ce compte permet de financer les activités basées sur le partage des profits et des pertes comme la Mouchara et la Moudaraba. C’est un compte très important dans la gestion des risques car il est l’élément déclencheur des risques spécifiques à la finance islamique.

Dans un deuxième temps, nous avons présenté les produits financiers islamiques et en les comparent avec leurs équivalences conventionnelles d’une part et les types de risques que peuvent rencontrés les IFI avec l’utilisation de ces produits, d’autres part. Nous avons constaté qu’il y a des produits basés sur le principe de partages des pertes et des profits appelés financements par participations qui sont la Moudaraba, la Moucharaka et le Dimunishing-Mooucharaka. A côté de ces produits qui reflètent la philosophie musulmane, il y a les produits sur coûts plus marge appelés les financements par dette qui sont la Mourabaha, la Salam, l’Ijara, l’Istisna, les Soukouk… L’Islam n’écarte pas ces produits par dette tant qu’ils ne sont pas en contradiction avec la Charia par exemple l’utilisation de Riba ou l’intérêt. L’étude de ces produits montre que dans la pratique, ils ne sont pas vus de la même manière par les Comités de Charia, une entité présente dans chaque banque islamique.

Nous avons constaté aussi un paradoxe des IFI en utilisent davantage les produits par dette que les produits plus proches de la philosophie musulmane qui est la solidarité, l’équité (à peu près 1 % sans la Dimunishing-Moucharaka). Pour l’inventaire des risques nous avons vu les risques similaires aux banques traditionnelles que sont les risques de crédit, de marché, de liquidité et opérationnel et des risques qui sont spécifiques à la finance islamique comme l’enchevêtrement des risques et le risque commercial translaté. Ceci découle une insuffisance de standardisation bancaire et comptable au niveau des IFI mais aussi par un conflit d’intérêt entre les différentes entités de la Banque. En effet si le Comité de Charia cherche à assurer la conformité des produits islamiques le conseil d’administration quant à elle cherche à maximiser les revenus de la banque, ce qui augmente le risque opérationnel.

Nous avons constaté que la IFI sont plus exposées aux risques d’illiquidité suivi du risque de crédit car elles disposent plus d’actifs dont ola durée est plutôt à long terme alors que leurs passifs ont des échéances à court terme. Nous avons présenté les institutions financières qui existent au Sénégal à savoir la Banque Islamique du Sénégal (BIS) et le MECIS SARL (Mutuel d’Epargne et de Crédit Islamique du Sénégal). Nous avons analysé les types de produits qu’ils présentent ainsi que les types de risques qu’ils rencontrent et leurs gestions (du côté de la BIS). Nous constatons que la BIS n’utilise pas encore le produit Moucharaka qui est très présente dans les banques islamiques. Avec son utilisation la BIS pourra augmenter son partenariat avec les PMI et PME et développer ses activités financières.

Dans un troisième temps, nous avons étudié la gestion des risques sur les produits financiers Moucharaka et Mourabaha. Le choix sur ces deux produits est qu’ils sont les plus utilisés pour la plupart des IFI. Nous avons constaté que le risque principal sur ces deux produits est le risque de crédit. Pour la Moucharaka le risque de crédit est important du fait de la nonrécupération des fonds avancés en temps opportuns. A côté de ce risque la Moucharaka présente beaucoup de pertes financières. Ce risque capital peut être atténué par l’association du contrat initial Moucharaka par une vente différée ou bien faire intervenir une tierce partie qui servira de couverture sur les fonds avancés par la banque. Cette technique qui consiste a faire combiner la Moucharaka et la Mourabaha permet à la banque de fournir une partie du capital et le reste est vendu à prix différé. De cette manière la banque pourra bénéficier des gains futurs du partenariat.

Pour la Mourabaha, nous avons constaté que sa marge de couvertures de risque est plus signifiante que celle de la Moucharaka car elle est assimilée à la vente à crédit classique. Elle comporte des risques de prix, de taux d’intérêt qui peuvent être couverts par les contrats à deux étapes (entre la banque et le client d’une part et la banque et le fournisseur d’autre part) et les contrats parallèles avec le contrat Salam. Cependant son principal risque est son manque d’uniformité causé par ses différentes appréciations de son statut juridique. Il s’avère nécessaire de créer un comité de Charia suprême qui pourra statuer sur les produits islamiques financiers. Nous avons aussi utilisé une technique de gestion de portefeuille qui est le RAROC qui est accepté par la finance islamique.

Cette technique quantitative de risque pourra diminuer les pertes financières et le risque de crédit. Pour la BIS qui n’utilise pas encore le produit Moucharaka, le RAROC est un outil de gestion efficace qui pourra accompagner ce produit ainsi que les autres produits pour leur gestion de risque.

Nous avons noté que beaucoup de techniques de couverture ne sont pas applicables sur les produits financiers islamiques comme les produits dérivés, les options, les swaps… il incombe aux IFI de développer davantage des techniques ; de voir s’il est possible d’utiliser des produits dérivés ou la titrisation pour une meilleure gestion des risques des produits islamiques.

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