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CONCLUSION

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Cette étude sur « la présomption d’innocence dans la presse quotidienne burkinabè » s’est beaucoup basée sur l’analyse de contenus des parutions de Sidwaya, L’Observateur Paalga et Le Pays de juin à décembre 2012.

En récapitulatif, on retient que l’attitude de la presse quotidienne burkinabè à l’égard de la présomption d’innocence est quelque peu ambivalente. Cette attitude se dégage d’une analyse portée sur 97 articles sélectionnés, traitant d’affaires pénales.

De cette analyse, il ressort qu’il y a dans la presse quotidienne burkinabè, des pratiques respectant la présomption d’innocence. Sur un total de 65 articles respectant la présomption d’innocence, Sidwaya en comptabilise 30, L’Observateur Paalga 16 et Le Pays 19.

Le respect de la présomption d’innocence tient soit à l’emploi correct de la terminologie désignant les personnes poursuivies, soit au traitement des photos des suspects en vue de rendre difficile leur identification. Il y a au total 58 articles respectant la présomption d’innocence par la terminologie dont 27 pour Sidwaya, 14 pour L’Observateur et 17 pour Le Pays.

Sept articles observent le principe par le traitement des illustrations, à savoir trois pour Sidwaya et deux pour L’Observateur Paalga et autant pour Le Pays.
Toutefois, il subsiste dans la presse burkinabè des articles portant atteinte à la présomption d’innocence des personnes poursuivies. Leur nombre s’élève à 32 dont 6 pour Sidwaya, 9 pour L’Observateur Paalga et 17 pour Le Pays. 22 articles sont attentatoires à l’innocence présumée de par leur terminologie. Quatre(4) ont été recensés dans Sidwaya, sept (7) dans L’Observateur Paalga et onze (11) dans le quotidien Le Pays.

Dix autres articles violent la présomption d’innocence par l’image. Deux (2) ont été relevés dans Sidwaya, autant dans L’Observateur Paalga et 6 dans Le Pays.
Le constat général est que le nombre des articles respectant la présomption d’innocence est largement supérieur (le double) à celui de ceux qui portent atteinte audit principe.

Ces atteintes constituent la manifestation du conflit entre la présomption d’innocence et le droit à l’information, deux droits fondamentaux. En effet, la présomption d’innocence impose un certain silence ou une réserve au journaliste à travers de multiples interdictions de publication. D’ailleurs, la présomption d’innocence fixe un idéal à la presse : un black out sur les affaires pénales jusqu’à ce qu’un juge compétent prononce la décision de condamnation.
Pourtant, le droit à l’information oblige le journaliste à remplir ces fonctions de veille, d’observation et de contrôle au bénéfice du public pour qui l’information est devenue un besoin vital. Ce qui oblige les pouvoirs publics eux-mêmes à agir pour rendre l’information disponible pour le plus grand nombre.
A ce conflit entre ces deux droits fondamentaux, un compromis a été trouvé. On considère que les journalistes doivent continuer à satisfaire les besoins d’information du public en respectant plusieurs corps de règles. D’abord, ils doivent tenir compte de l’éthique et de la déontologie, un ensemble de règles professionnelles et morales élaborées par les pairs. Ensuite, ils doivent se soumettre à la loi qui permet à la personne mise en cause dans un article d’utiliser des voies gracieuses ou contentieuses pour obtenir la cessation de l’atteinte ainsi qu’une réparation.

Mais certains auteurs pensent que la mise en œuvre des voies contentieuses de réparation est jalonnée de difficultés procédurières, garantissant parfois au journaliste une impunité. On conclut donc qu’entre la présomption d’innocence et le droit à l’information, il existe un déséquilibre en faveur de ce dernier droit fondamental.

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