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CHAPITRE III LA GESTION COMPTABLE DES ACTIVITES DE L’ONG JEUNES VOLONTAIRES POUR L’ENVIRONNEMENT

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Section 1 : Gestion Comptable

Paragraphe 1 : Généralités

A- Relation OHADA- SYSCOHADA :

L’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) est une institution qui a été crée par un traité signé le 17 Octobre 1993 à Port louis (Ile Maurice). Ce traité a pour objectif de favoriser au plan économique le développement de l’intégration régionale ainsi que la sécurité juridique et judiciaire. Celui-ci fut signé par quatorze Etats mais le nombre de ratifiant s’est élargi plus tard suite à l’arrivée de deux pays ouest Africain que sont : la Guinée Bissau et la Guinée Conakry. D’où l’intérêt de présenter le tableau suivant (5):

Relation OHADA- SYSCOHADA

A contrario, le SYSCOA peut se définir comme le droit comptable ou la législation en vigueur dans les pays Francophone d’Afrique de l’Ouest.

B- Application des principes comptables et Description du plan comptable :

1- Principes comptables:

Toute comptabilité utilise implicitement et explicitement un certain nombre de principes ou conventions connus sous le nom de principes comptables. La plupart de ces derniers sont universellement admis et retenus car leur connaissance permet de comprendre l’objectif général assigné aux états financiers dans toutes les normes comptables.

Le droit comptable SYSCOHADA a retenu neuf (9) principes comptables contrairement au plan comptable général. Sur ce, les huit(8) premiers font l’unanimité dans toutes les comptabilités du monde alors que l’application intégrale du neuvième peut être source de distorsion d’une entité à une autre.

a- Le principe de prudence :

C’est celui qui est énoncé dans l’article 3 du droit comptable et stipule que la comptabilité doit satisfaire dans le respect de la règle de prudence aux obligations de régularité, sincérité et de transparence à la tenue, au contrôle, à la présentation et la communication des informations traitées. La prudence, appréciation raisonnable des événements et des opérations s’illustre plus facilement qu’elle se définit. Sa finalité est donc d’éviter de transférer sur des exercices ultérieurs des risques nés dans l’exercice et susceptible d’entraîner des pertes futures. Ainsi, la régularité et la sincérité sont donc des aspects qui conduisent à l’image fidèle des comptes dans toute entreprise.

b- Principe de permanence de méthodes :

Selon les articles quarante et quarante et un du droit comptable, ce principe est indispensable aux comparaisons des états financiers dans le temps. Il consiste à ne pas changer de méthodes d’un exercice à un autre. Toutefois, des circonstances de changement de méthode peuvent intervenir suite à des faits comme : la modification de la législation, le passage de la méthode PEPS au CUMP, . . .

Dans tous les cas, les changements de méthodes ayant une incidence sur le résultat doivent être indiqués dans l’état annexé.

c- Principe de correspondance des bilans d’ouverture et de clôture :

Le bilan d’ouverture d’un exercice doit correspondre au bilan de clôture de l’exercice précédent. Ce principe a pour conséquence le fait qu’on ne puisse imputer directement :

– Les incidences (gains ou pertes) des changements de méthodes comptables.
– Les produits et charges relatifs à des exercices précédents ayant fait l’objet d’une omission. Ces corrections doivent transiter par le compte de résultat du nouvel exercice.

d- Principe d’indépendance d’exercice

Les obligations de ce principe consistent à rattacher à chaque exercice tous les produits et toutes les charges qui les concerne et non pas d’autres. Ce qui signifie qu’en fin d’année, une régularisation doit être faite car le résultat ne doit inclure que les charges et les produits de l’année. Concrètement, l’application de ce principe se matérialise par :

– Un calcul des charges et produits constatés d’avance, les charges à payer et produits à recevoir.
– Une annulation des soldes de gestion suite à la détermination du résultat par le mécanisme des écritures de solde significatifs de gestion.

e- Principe de la continuité d’exploitation

Ce principe est celui qui oblige tout utilisateur des états financiers à l’intégrer dans son raisonnement et stipule que l’entreprise doit continuer à fonctionner dans un avenir raisonnable et prévisible parce qu’elle est en activité.

f- Principe du coût historique :

Les états financiers sont établis selon ce principe car les biens acquis sont enregistrés à leur coût d’acquisition à la date d’entrée dans le patrimoine. Les exceptions à celui-ci ont pour origine :

– La recherche d’une meilleure information financière
– La loi ou les décisions d’une autorité compétente en matière des normes comptables.

g- Principe de transparence :

Il est très capital pour l’obtention d’une information loyale. L’information fournie par les états financiers doit être :

– Compréhensible
– Conforme aux règles et conventions du SYSCOA
– Suffisante et claire

On peut rattacher à ce principe les deux règles suivantes :

– La règle de non compensation
– La règle d’exhaustivité

h- Principe de l’importance significatif

Il est énoncé dans l’article 33 du règlement à propos de l’état annexé et concerne également tous les autres états financiers. Sont significatifs : tous les éléments susceptibles d’influencer le jugement que les utilisateurs peuvent apporter sur le patrimoine, la situation financière et le résultat de l’entreprise.

i- Principe anglo-saxon de la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique :

Ce dernier principe n’a pas été retenu par le SYSCOA dans son intégralité d’autant plus qu’il ne soit pas adopté par le plan comptable général. Les spécificités retenues par le SYSCOA sont : l’inscription

– A l’actif du bilan du preneur des biens faisant l’objet d’un contrat de crédit bail.
– A l’actif du bilan de l’acheteur des biens faisant l’objet d’une réserve de clause de propriété.
– A l’actif du bilan des effets remis à l’escompte et non échus ou honorés.
– Dans les charges du personnel des redevances versées au titre du personnel extérieur.

A l’exception de ce principe, tous les autres sont retenus dans toutes les comptabilités du monde. Leur bonne application doit conduire à l’obtention dans les états financiers d’une image fidèle du patrimoine de la situation financière et du résultat de l’entreprise.

2- Description du plan comptable :

Le plan des comptes se définit comme une liste des comptes codifiés permettant d’enregistrer les opérations comptables selon les normes et d’en définir les méthodes d’utilisation. Encore appelé liste des comptes ordonnée, il est l’un des éléments du plan comptable et s’impose à chaque organisation car nul ne peut tenir une comptabilité sans recourir à ce dernier. Néanmoins, le plan comptable étant l’ensemble des règles d’évaluation et de tenue des comptes qui constitue la norme de la comptabilité prouve à travers sa complexité que c’est à tort que le langage usuel réduit souvent le plan comptable au seul plan de comptes.

Le SYSCOA retient une codification avec neuf classes ayant des codes de un à neuf. Les huit premières classes sont réservées à la comptabilité générale alors que la comptabilité analytique et celle des engagements se partagent la dernière classe. Par analogie avec le plan comptable JVE BENIN qui est composé de six chiffres, les quatre premiers sont tirés du SYSCOA alors que les trois derniers correspondaient aux réalités propres de la structure et furent liés aux différentes lignes budgétaires de l’ONG que sont :

– La ligne budgétaire fonctionnement et équipement

Elle concerne l’acquisition des appareils tels que les ordinateurs, ventilateurs, et toute autre charge nécessaire pour le fonctionnement.

– Actions

Elle est la plus dense de JVE BENIN car elle correspond aux activités que celleci organise dans le cadre de lutte pour la protection de l’Environnement. Tel est le cas des forums et journées de lutte contre le changement climatique.

– Audit et imprévus

Elle concerne tous les coûts relatifs aux contrôles de gestion opérés par ceux qui ont en la compétence mais aussi les charges n’ayant pas fait l’objet d’une prévision budgétaire.

Cependant avec le changement de paramétrage, sur le logiciel SAGE SAARI V14, les comptes de JVE BENIN ne sont plus liés aux lignes budgétaires car l’adoption du paramétrage analytique a permis de réduire le nombre de comptes utilisés lors des imputations comptables.

Paragraphe2 : Organisation comptable et processus d’imputation de JVE BENIN:

A- Organisation comptable :

1- Organisation matérielle :

– Importance du manuel de procédure :

Comme dans toute entité, l’organisation comptable de JVE BENIN est régie de manière générale par un manuel de procédure qui est un document très utile et nécessaire pour son fonctionnement. A ce titre, il décrit un certain nombre de procédures administratives et financière conformément aux principes statutaires. Dans le cas d’espèce, et du point de vue comptable, il nous renseigne spécifiquement sur :

– L’enregistrement des différentes opérations.
– Les indications à suivre lors des entrées et sortie de caisse.
– La méthodologie d’élaboration des documents comptables.
– Les tâches journalières, mensuelles et annuelles de chaque service.

Pour une comptabilité sincère et fiable, toutes ces indications sont établies en fonction des exigences des partenaires financiers. Ceux-ci ont donc pour rôle de renforcer les capacités financières de l’ONG en lui octroyant les fonds nécessaires pour la subvention de ces actions qui se matérialisent en charges. De ce fait, après un recensement des documents et pièces comptables de JVE BENIN, nous constatons qu’ils sont regroupés en sept(7) classeurs que sont :

– Les Classeur caisse JVE et Caisse TSYEMA:

Dans ces classeurs, sont classées toutes les pièces justificatives faisant foi d’un décaissement des ressources de la caisse. Sur ce, l’éclatement du répertoire caisse en deux sous sections revêt d’une importance primordiale car il permet d’identifier le partenaire ayant financé une action et de déduire progressivement l’état de caisse qui peut être justifié à n’importe quel moment.

– Le Classeur Budget :

C’est celui qui regroupe tous les documents prévoyant les dépenses qu’on effectuera durant une période donnée. Economiquement, il est considéré comme la traduction chiffrée des charges ou besoins que nous devons satisfaire en fonction des disponibilités financières. D’où l’intérêt de deviner qu’il est conçu selon les différentes lignes budgétaires définies pour le fonctionnement des ONG. Il s’agit entre autre de :

– La ligne budgétaire ‘Investissement’.
– La ligne budgétaire ‘Actions’.
– La ligne budgétaire ‘ Audit et Imprévus’.
– La ligne budgétaire ‘Publications, communications, médias’.
– La ligne budgétaire Frais de missions.
– La ligne budgétaire Frais de Personnel.

– Le Classeur BANQUE :

Le Classeur BANQUE regroupe uniquement les fiches d’imputation dont les opérations ont une relation avec la Banque. A titre illustratif, le règlement d’une facture de consommation d’électricité nécessitera l’écriture comptable suivante :

Le Classeur BANQUE

– Le Classeur des Etats financiers :

Ce classeur doit être conservé durablement car il regroupe tous les documents de fin d’exercice comptable de JVE BENIN. Il s’agit principalement du bilan comptable et du compte résultat. A ce niveau, on retiendra clairement que l’inexistence des états financiers est un handicap majeur parce qu’il rend inutile le principe de la permanence des méthodes qui se focalise sur une comparaison des états financiers dans le temps et entraîne d’énormes sanctions du point de vue fiscal.

– Le Classeur des Opérations Diverses :

C’est un classeur dans lequel sont enregistrées toutes les opérations n’ayant pas une relation avec les comptes de trésorerie. Dans un cadre plus explicite, on prendra l’exemple d’un cas pratique de règlement des salaires qui fait intervenir dans un premier temps l’enregistrement comptable suivant :

Le Classeur des Opérations Diverses

A cet effet, étant donné que les comptes de trésorerie n’ont pas été mouvementés, la fiche d’imputation correspondante à cette opération doit être classée dans le registre des opérations diverses par application de la règle énoncée précédemment.

B- Processus d’imputation :

L’imputation des pièces comptables est une étape très essentielle de l’organisation comptable car elle se concrétise par l’inscription dans les journaux des diverses opérations effectuées par une entreprise. Néanmoins, avant toute enregistrement, le comptable est censé effectuer quelques travaux préliminaires que sont : le contrôle des pièces justificatives, la saisie des fiches d’imputation, puis s’ensuit le contrôle et le classement des pièces comptables pour une utilisation future.

1- Le Contrôle des pièces justificatives :

Au cours de cette étape, le comptable vérifie l’exactitude des pièces justificatives en provenance de l’intérieur ou des services internes de l’entreprise. Elle consiste donc à émettre des réserves ou valider une pièce comptable en se basant sur les critères suivants :

– L’existence et l’exactitude des cachets et signatures.
– Les calculs effectués.
– La concordance entre facture, bon de commande, et bordereau de livraison.
– La présentation (forme et fond) de la facture par rapport aux exigences comptables et fiscales.

2- L’établissement des fiches d’imputation comptable :

Cet exercice se fait à partir des pièces comptables reçues et sans retard dans la chronologie des opérations. Ce faisant, celle-ci doit s’établir avec attention pour éviter de commettre des erreurs. Cette saisie précède donc l’étape de l’enregistrement des opérations dans les journaux concernés et doit faire ressortir les informations suivantes :

– Le numéro de la fiche d’imputation qui s’attribut en fonction du numéro d’ordre et du numéro correspondant au mois de l’opération.
– La date de l’opération.
– Les numéros de compte et montant à débiter et créditer.
– Les intitulés de compte.
– Le motif de la dépense.
– L’imputation budgétaire.
– La ligne budgétaire
– Les visas (signature, noms et numéro de téléphone) du comptable, et du Directeur Exécutif.

3- L’enregistrement des opérations comptables :

Cette opération consiste à enregistrer les informations à imputer dans l’ordinateur en fonction des journaux comptables crées à cet effet. Cette saisie se fait à l’aide d’un logiciel de comptabilité appelé SAGE SAARI qui comporte plusieurs versions. En étant une petite entreprise de par sa classification, la comptabilité de JVE BENIN est tenue à base du logiciel SAARI 100 qui reste adapté aux opérations des PMI et PME. Dans cet ordre, elle se sert de la quatorzième version de ce logiciel qui est récente et lui permet de :

– Créer un plan comptable.
– Gérer la comptabilité générale.
– Gérer les reporting.
– Gérer le plan analytique.
– Gérer les plans budgétaires.
– Rechercher des écritures et établir les rapprochements bancaires.
– Editer les états comptables.

En ce qui concerne les enregistrements comptables dans les différents journaux comptables, la comptabilité de JVE BENIN a adopté le système centralisateur qui consiste à enregistrer les opérations dans les journaux auxiliaires que sont :

– Le journal Caisse.
– Le journal Banque.
– Le journal des Opérations diverses.

3- Le contrôle et classement des pièces comptables :

A partir des journaux établis, le comptable procède au contrôle des saisies en faisant un rapprochement avec les fiches d’imputation dument établies. Cette étape est tellement essentielle si bien qu’elle permet de corriger les éventuelles erreurs constatées. Les erreurs souvent constatées lors de la vérification sont :

– L’inscription des montants ou numéros de comptes à débiter au crédit et réciproquement.
– La confusion des noms des comptes.
– Le mauvais choix du compte concerné par une opération.

Une fois que ce contrôle est terminé, la dernière étape reste celle du classement des fiches d’imputation. A cet instant les FIC auxquelles sont agrafées les pièces justificatives sont classées dans une logique précise et doivent être conservées sur une période minimale de dix ans.

En ce qui concerne le classement, Les pièces comptables sont regroupées par natures et par ordre chronologique en fonction de leur date d’arrivée de janvier
à décembre et classées dans des classeurs correspondants. A chaque pièce est attribué un numéro d’ordre chronologique correspondant. Ce numéro sera un repère pour ressortir la pièce du chrono de classement. Les chronos sont renouvelables à chaque exercice et la numérotation reprend à zéro. La numérotation se fait de façon manuelle sur les pièces comptables et correspondent au numéro de saisie.

Section2 : Problèmes spécifiques de l’ONG JVE BENIN et Validation des hypothèses:

Paragraphe1 : Problèmes spécifiques de l’ONG JVE BENIN

A- La Gestion des ressources financières lors de la réalisation des activités :

En vue de mieux gérer ses activités, l’ONG Jeunes Volontaires pour l’Environnement doit s’assurer que les ressources disponibles sont suffisantes pour l’exécution des activités prévus dans son plan d’action. Dans cette perspective, le service comptable détient une grande responsabilité dans le processus de prévision budgétaire qui consiste à établir les budgets des activités planifiés pour une période donnée. Le budget d’une activité est un document comptable qui de par sa présentation décrit les ressources disponibles par rubrique et par ligne budgétaire nécessaires à l’accomplissement de la mission de l’ONG. Il est totalement distinct d’un budget établit pour un projet dans la mesure où il inclut essentiellement les charges d’une activité alors que le budget d’un projet comporte celles de plusieurs activités.. Une fois que les budgets sont établis et que les activités sont en cours d’exécution, il faille faire un état des dépenses par rapport au financement reçu. Ce suivi est donc nécessaire car il permet de rendre compte de l’état d’utilisation des ressources dans l’exécution d’un projet. Lorsque la prévision budgétaire n’est pas parfaite, le risque qu’il y ait trop d’imprévus se répercute sur la trésorerie de l’ONG compte tenu du supplément des emplois face aux ressources prévisionnelles.

Dans le cadre de réalisation de ses activités le budget de l’ONG JVE BENIN doit être conçu non seulement pour atteindre les objectifs fixés mais aussi pour satisfaire ses membres qui s’investissent pleinement dans l’organisation et le déroulement des activités. Dans cette perspective, en tenant compte par exemple du Forum National sur les changements climatiques qui demeure l’activité la plus importante en termes de coût, les dépenses effectuées par l’ONG s’effectuent par les commissions suivantes :

– Commission Secrétariat :

C’est de cette commission que dépendent toutes les charges administratives que peuvent engendrer par exemple le dépôt des courriers aux différents partenaires pour l’annonce de l’événement.

– Commission logistique et mobilisation :

Elle se charge principalement de la location des matériaux nécessaires pour le déroulement de l’activité. Tel est le cas des vidéo projecteurs, chaises, et autres mais aussi de la mobilisation des participants pour une forte représentativité de la jeunesse.

– Commission restauration et rafraichissement :

Elle s’occupe de l’achat et la cuisson des vivres qui sont destinés non seulement aux conscientisés mais aussi aux membres de l’ONG qui tiennent compte de l’aspect volontariat associatif pour s’investir pleinement dans l’organisation et le déroulement des activités.

En dehors des dépenses effectuées dans les différentes commissions mises en place lors de la réalisation d’une activité, s’ajoutent :

. les primes de déplacement octroyées aux responsables ou autres délégations venant hors du territoire national.
. Les frais de diffusion et de publication des informations.

B-Impact de la gestion comptable sur les activités de l’ONG :

La bonne gestion comptable est un facteur qui conditionne la bonne exécution des activités planifiées. Dans ce cas, les dirigeants de l’ONG doivent s’assurer de l’efficacité des procédures comptables mises en place pour l’atteinte des objectifs fixés. D’une part, lorsque les procédures d’organisation comptable mises en place sont inefficaces, la traçabilité des opérations ne s’illustre guère. D’autres parts, lorsque les ressources financières sont mal reparties, le risque de connaître des problèmes de trésorerie est élevé.

Les procédures de contrôles reflètent les politiques définies par les membres du C.A en ce qui concerne la façon dont l’argent sera géré, afin de s’assurer que les fonds reçus et enregistrés, ne sont pas utilisés pour des fins inutiles. Cependant, avant toute séance d’audit, la trésorière et le commissariat aux comptes doivent effectuer un contrôle préliminaire pour s’assurer de la bonne gestion de l’organisation. Les partenaires financiers de JVE BENIN ont une stratégie qui consiste à ne pas envoyer les ressources en bloc pour un bon suivi.

Autrement dit, cette mesure leur permet de suivre adéquatement la gestion des fonds d’autant plus que le service comptable a l’obligation de les faire parvenir un rapport financier après une période donnée pour une justification des charges engagées durant un temps bien déterminé. En matière de décaissement, la validation des chèques doit porter la signature d’au moins deux personnes sur trois ayant leur signature dans les livres bancaires au nom de l’organisation. Il s’agit essentiellement du Président, du Directeur Exécutif et la Trésorière.

Dans le cadre de gestion associative, les principaux problèmes d’organisation comptables qui se posent sont ceux concernant :

– L’absence des pièces justificatives car elles ont souvent des difficultés à obtenir des factures lors de réalisation des achats à faible coût.
– Le respect des lignes budgétaires car le paramétrage avec ligne budgétaire entraîne une multiplicité des comptes qui sont souvent difficiles à gérer.

La répartition des ressources au sein de l’ONG JVE BENIN s’établit en se référant aux lignes budgétaires car la plus grande partie des ressources est affectée à la ligne budgétaire ‘’Actions’’. Dans ce cadre, parmi toutes les actions pré établies, l’activité de sensibilisation la plus importante est celle qui doit se voir affectée une somme importante pour son exécution. Tel est le cas des Forums Nationaux de lutte contre le changement climatique.

Paragraphe2 : Validation des hypothèses et analyse du fonctionnement de JVE BENIN :

A-Validation des hypothèses :

Suite à des échanges, nous pouvons donc affirmer que l’hypothèse selon laquelle : l’imbrication des services secrétariat et comptabilité ne permet pas au comptable d’anticiper sur certains travaux a été vérifiée. De ce fait, les plans d’amortissement ne peuvent être établis dès l’entrée de l’immobilisation dans le patrimoine.

En matière de gestion rien n’est possible sans l’acquisition des subventions car les fonds propres de JVE BENIN ne représentent guère les dix pourcent (10%) des ressources annuelles. Au-delà de cette approche, il est important de noter que l’indisponibilité des ressources financières peut être la source d’autres problèmes autres que la cessation d’activités car le risque que l’ONG perde ses ressources humaines est assez élevé.

En ce qui concerne l’aspect gestion des ressources financières, il ressort que de nombreux partenaires financiers sont quelques fois hésitants à financer les projets des ONG car certains dirigeants utilisent les subventions pour des besoins personnels qui n’ont aucune relation avec les missions de l’ONG. Mais les procédures d’organisation comptable de JVE BENIN en font exception car cette mauvaise utilisation est généralement la conséquence d’une complicité entre salariés et membres du conseil d’administration.

C- Analyse du fonctionnement de JVE BENIN :

1- Remarques :

Suite à un stage qui s’est déroulé en deux mois nous constatons que :

– JVE BENIN n’a pas une politique de suivi de ses immobilisations en termes de maintenance (cas des ordinateurs).
– Les possibilités financières de l’ONG incitent les dirigeants à adopter des choix de gouvernance qui les oblige à ne pas considérer la qualité comme un critère d’achat des immobilisations. Dans ce sens, ils ont été obligés d’acquérir des immobilisations en occasion afin de permettre à chaque service d’avoir un ordinateur de travail.
– En matière d’organisation comptable, l’établissement des plans d’amortissement des immobilisations ne sont pas concomitant à leur entrée dans le patrimoine.
– Les imputations comptables ne se font pas au quotidien. La cumulation des pièces justificatives sur plusieurs jours peut entraîner des confusions et omissions de certains faits datant de la réalisation de l’opération.
– Les immobilisations de JVE BENIN ne sont pas codifiées aussitôt achetées.
– Les services de secrétariat et de comptabilité sont imbriqués. Ce qui oblige la comptable à laisser certains travaux comptables au profit de ceux du secrétariat.
– Les budgets établis par le service comptable ne sont pas respectés par les dirigeants de l’ONG lors de la réalisation de certaines activités. Tel est le cas du troisième Forum National des Jeunes sur les Changements Climatiques qui a entraîné un supplément d’imprévus en matière de décaissement.
– La trésorière de l’ONG n’exécute pas convenablement ses obligations en matière de contrôles interne comme prévus.
– La bibliothèque de JVE BENIN n’est constituée que des livres d’ordre environnemental alors qu’une documentation sur la gestion comptable des organismes à but non lucratif leur permettrait d’anticiper sur certains maux.
– JVE BENIN ne dispose pas plusieurs matériaux de bureau alors que l’acquisition de ces derniers permettrait de réduire les charges locatives des matériaux tels que : les vidéo projecteurs.
– le site officiel www.jvebenin.org n’a pas une version anglaise alors que la pluparts des bailleurs de fonds soutenant les organismes à but non lucratif sont des anglophones. Ce qui est un manque à gagner car en y insérant une version anglaise ceci peut inciter les partenaires financiers à s’intéresser aux activités menées pour une assistance financière.
– l’ONG JVE BENIN n’a pas une politique de placement de ses fonds propres en vue de bénéficier des intérêts futurs qui peuvent être utiles pour le renouvèlement de ses équipements.

2-Suggestions :

Vu les remarques énumérées nous proposons que JVE BENIN:

– Dissocie les services de secrétariat comptabilité afin d’alléger l’intensité des travaux confié à la comptable.
– Soit périodiquement en contact avec un informaticien pour la maintenance de ses ordinateurs.
– Que les dirigeants de l’ONG incitent la trésorière à jouer pleinement son rôle en matière de planification des séances de contrôle internes.
– Etablisse les plans d’amortissement de l’immobilisation dès leur entrée pour une analyse prospective de son utilisation.
– Remplisse les fiches d’imputations comptables quotidiennement au risque de ne pas entraver le processus d’enregistrement des opérations.
– Mette en place un programme de financement de ses investissements afin de réduire ses charges locatives.
– S’approprie une documentation sur les problèmes financiers et le management des organismes à but non lucratif afin de faciliter la recherche des stagiaires.
– Actualise son site web en insérant une version anglaise.
– Se lance dans le placement de fonds propres afin de bénéficier des avantages qui en découleront pour le renouvèlement de ses équipements.
– Elabore des stratégies de motivation et de relance de ses membres pour le respect de leurs obligations.

5 Source : Article 60 du traité de l’OHADA ( confère tableau chronologique).

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