Gagne de la cryptomonnaie GRATUITE en 5 clics et aide institut numérique à propager la connaissance universitaire >> CLIQUEZ ICI <<

Chapitre III : Et pourtant, un contrat qui ne perce pas

Non classé

I. Un panel de contrats destinés aux retraites complémentaires

De nombreux contrats déjà présents sur le marché sont utilisés pour la préparation de la retraite, dont les contrats d’assurance vie standard. En 2010, sur les cent trente milliards de collecte brute, environ 40% ont été investies dans le but de préparer la retraite.

D’autres contrats, mis en place par différents gouvernements, ont pour objectif la préparation de la retraite. Chacun est destiné à une cible particulière : le contrat Madelin pour les Travailleurs Non Salarié et les professions libérales ; le Préfon pour les salariés de la fonction publique et Perp pour tous les autres.

Afin d’inciter les français à épargner sur ces contrats pour avoir des compléments de revenus au moment de leur retraite, les politiques ont prévu des avantages fiscaux, permettant de déduire les sommes versées sur ces contrats de leur déclaration d’impôts sur le revenu, dans la limite d’un certain plafond.

En contrepartie, les montants investis sont bloqués jusqu’au départ à la retraite, et ne peuvent être perçus que sous forme de rente fiscalisée.

II. L’aversion des français face aux marchés financiers

Source : FFSA – Données chiffrées Assurance de personne – 2011

A. La corrélation entre les performances et le niveau de collecte

La crise financière commencée en 2008 a marqué un tournant dans le choix des français pour le placement de leur épargne. Jusque-là l’assurance vie été considérée comme le placement préféré des français.

La répartition entre supports sécurisés (fonds en euros) et supports risqués (unités de comptes) montre que les français épargnent en large majorité sur les supports sécuritaires (en moyenne, plus de 80 % de l’épargne versée sur les contrats d’assurance vie se fait sur les fonds en euros).

Impact du rendement des unités de compte (UC) sur l’investissement de l’épargne des français

Impact du rendement des unités de compte

Entre 2002 et 2008, la part investie sur les unités de compte avait progressé du fait des bonnes performances de celles-ci sur les marchés, alors que pendant cette même période les rendements des fonds en euros diminuaient.

En 2008, la crise financière a fait chuter les rendements des unités de compte et avec eux les cotisations versées sur celles-ci dans les contrats d’assurance vie. C’est la démonstration que les français sont prêts à prendre légèrement plus de risques lorsque les marchés sont à la hausse, mais qui se réfugient sur les supports sécuritaires dès que les marchés baissent.

B. L’aversion des Français aux risques

Source : Sondage Ipsos – Les français et l’épargne

Une étude commandée par la FFSA auprès de l’institut IPSOS confirme que la majorité des français préfère sécuriser leur épargne en ne prenant pas de risque. Seul moins de vingt pourcent de la population est prêt à prendre un peu ou beaucoup de risque pour améliorer les rendements de son épargne.

Part des Français qui…

Part des Français qui…

Dans cette même étude, à la question « accepteriez-vous vous d’acheter des actions françaises pour soutenir l’économie française ? », 40% des français ont répondu négativement. A la même question en ajoutant une garantie du capital, plus de 70% de la population répond par l’affirmative.

Enfin, à la question « si les avantages fiscaux des contrats d’assurance vie comportant des actions étaient plus importants qu’aujourd’hui, quel impact auraient-ils sur les détenteurs d’assurance vie ? », 60 % ont répondu qu’ils ne changeraient rien à leur répartition actuelle, 20 % ont répondu que cela augmenterait leur intérêt pour l’assurance vie, et 15 % ont répondu qu’au contraire, cela réduirait leur intérêt pour le contrat.

C’est pourquoi, grâce à leur rémunération très attrayante comparée à celle des obligations sans risque ou des produits monétaires, les fonds en euros commercialisés en Europe ces dernières années ont capté une grande partie de l’épargne des investisseurs. Les Variables Annuities, peu compétitifs dans ce contexte, ont souffert de cette concurrence.

C. La méfiance envers les produits complexes

Source : Les Echos – La culture financière des Français n’est pas brillante

Comme nous venons de le voir, les français sont méfiants vis-à-vis des marchés financiers en général.

Leur méconnaissance du monde financier n’aide pas à améliorer cette méfiance. En effet, selon un sondage réalisé par le Crédoc pour l’AMF en 2011, 80% des français se disent perdus face aux marchés financiers. Ce chiffre est en augmentation de 7 points par rapport au précédent sondage datant de 2004. La crise financière n’a pas arrangé les choses, rendant certains produits encore plus complexes qu’ils ne l’étaient, ce qui a fait perdre les peu de repères qu’avaient les français en matière de placement.

Il ressort de cette enquête que seul un français sur quatre est en mesure de donner la bonne définition de ce qu’est une obligation. Et même parmi les détenteurs de plusieurs contrats d’épargne, les résultats à mini quizz simple ne sont pas satisfaisant.

Ce sentiment d’inaptitude à comprendre la finance renforce la méfiance des investisseurs français ; ils s’en désintéressent et se détournent peu à peu des marchés financiers.

III. Un contrat peu accessible

Source : Le nouvel économiste

A. Une cible de clientèle aisée

Les contrats de Variable Annuities nécessitent un versement au départ relativement important. En effet, le capital minimum demandé par les assureurs s’élève à 30 000 euros.

Mais pour permettre des garanties de revenus de l’ordre de 4 000 euros par an (soit un peu plus de 300 euros par mois), le capital à investir doit être compris entre 100 000 et 300 000 euros.

Les professions libérales et les chefs d’entreprise apprécient ce genre de contrats qui leur permettent de “prendre date” puis de compléter leur versement initial par le produit de la vente de leur fonds de commerce ou de leurs parts de société.

Ces produits s’adressent donc à une client èleminoritaire, dont le patrimoine hors immobilier est élevé. Car, même si l’argent placé sur le contrat Variable Annuities reste disponible comme sur un contrat d’assurance vie classique, le concept même du produit perd tout son intérêt en cas de déblocage du capital par anticipation. C’est la raison pour laquelle il vise une clientèle aux moyens importants.

B. Une garantie onéreuse

Comme un contrat d’assurance vie classique, les contrats de Variable Annuities supportent des frais de versements, allant de 4,5% à 5% selon les contrats, et des frais de gestion d’environ 1% prélevés chaque année sur l’encours géré.

A cela s’ajoutent les frais propres à la garantie des revenus à vie : selon les assureurs, le profil de gestion souhaité, et l’âge de l’assuré, ces frais supplémentaires oscillent entre 0,42% et 1,90% en plus des frais de gestion, et sont prélevés chaque année.

Par ailleurs, certains assureurs prévoient des pénalités en cas de rachat total sur contrat.

Page suivante : 3EME PARTIE : POURQUOI LES ASSUREURS SONT-ILS TIMIDES SUR CE SUJET ?

Retour au menu : LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L’AVENIR DES RETRAITES COMPLEMENTAIRES ?