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CHAPITRE DEUX Entre sécurité et ambiance : le Paris-Saint-Germain mis à l’épreuve

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Le plan « Tous PSG » est mis en place par Robin Leproux, président du Paris-Saint-Germain, le 18 mai 2010 à la suite d’un ultime incident dramatique entre supporters ayant causé le décès d’un habitué de la tribune Boulogne quelques mois auparavant. A priori, son objectif principal est la sécurisation du Parc des Princes, l’enceinte du club. D’autres enjeux sous-jacents semblent toutefois posés par ce dispositif. Celui-ci renvoie, en effet, à de nombreuses questions : a-t-il pour objectif de lutter contre la violence des supporters parisiens ou bien a-t-il pour simple fonction de pacifier le stade et de renvoyer dans l’ombre les éléments les plus violents ? N’est-il pas une tentative de reprise en main des tribunes autrefois occupées par des groupes clamant leur autonomie vis-à-vis de la direction du club ?

Au-delà des aspects sécuritaires, ce sont par ailleurs des questions d’ordre économique et d’image qui semblent posées : volonté d’attirer un « nouveau » public et de changer la composition sociologique des spectateurs, restauration d’une image particulièrement écornée depuis de nombreuses années et travail en direction du grand public, des autorités (sportives et publiques), mais aussi des sponsors… S’il convient donc de nous interroger sur les finalités du plan, nous entendons par la suite questionner sa mise en œuvre : la direction du PSG n’est-elle pas confrontée à un dilemme, celui de concilier dans le stade l’impératif de sécurité et la recherche d’une ambiance ? N’est-ce pas là deux injonctions contradictoires quand on sait que la production d’ambiance était assurée par les groupes autonomes de supporters, aujourd’hui absents des tribunes ?

Finalement, préfigurant peut-être l’évolution des modes de gestion du supportérisme en France(39), le plan « Tous PSG » renvoie à une question plus large : celle de l’évolution des formes de participation au spectacle du football à l’heure où le pays se prépare à l’organisation de l’Euro 2016.

39 Chantal Jouanno, ministre des sports, n’a-t-elle pas déclaré en mars 2011 lors d’une interview accordée au mensuel Têtu : « il faut reproduire dans d’autres clubs le plan Leproux » ?

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