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Chapitre 3 – L’intrapreneuriat dans les Académie

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Les universités comme les entreprises sont en compétition entre elle. Dans un monde mondialisé ou le savoir doit être le facteur de réussite, le choix de l’université est crucial et dépend souvent de sa notoriété. Depuis quelques années, certaines universités sont en perte de vitesse, faute de ressources. «L’avenir des universités est moins radieux que leur passé »(40).

Peter Druker (1997) a anticipé la fin des universités en stipulant que: «Thirty years from now the big university campuses will be relics. Universties won’t survive ». Burton Clark (2000) avançait que les universités se doivent d’être proactive et même entrepreneurial: « Based on my recent research in Europe, I wish to argue that indeed many universities thought to become much more proactive, even entrepreneurial. If they do not, they will put them at considerable risk during the first decades of the 21st century…In a nutshell, modern universities are developing a disturbing imbalance with their environments ».
De ce fait les universités sont en perpétuelle compétition pour diverses raisons :

– L’arrivé sur le marché de concurrents privés.
– La commercialisation des études scientifiques plus intense.
– Un enseignement supérieur dirigé vers l’international (MBA level)
– Une approche Etudiant – Client dans les écoles privées.
– Un marketing public des universités : Lipdub, Evènements relayés, concours…
– L’accès aux nouvelles technologies (E-learning)
– Possibilité d’ouverture sur le monde (Echanges culturels…)

Depuis quelques années, les universités, investissent dans l’enseignement et la recherche sur l’entrepreneuriat : des programmes de formation sont lancés, des projets de création d’entreprise sont encadrés par des enseignant chercheurs… Cependant peu se lance dans une aventure intrapreneuriale favorisant l’autonomie. Pourtant l’université est un milieu où la production de savoir est intense, mais on peine à intégrer un concept de recherche au milieu natif.

Cependant rare sont les recherches mettant en lumière, l’intrapreneuriat dans les milieux à but non lucratif (Allali 2003). Champagne et Carrier (2004) stipulait qu’un « nouvel intérêt semble également émerger depuis les deux dernières années : l’intrapreneuriat en contexte académique ». Ils ont posé la question : Nos universités ont-elles besoins d’intrapreneurs, que ce soit pour créer des instituts, ou chaires de recherche, développer de nouveau programmes et des approches pédagogiques innovatrices. Champagne et Carrier (2004) ont proposé une piste de recherche dont l’objectif était d’inciter l’action des « acdépreneurs ».

Dans le même ordre d’idées, Robert Paturel (2006) stipulait que « un fonctionnaire de l’éducation nationale créant un institut de formation inexistant jusqu’ici dans la région où se trouve son université ou fondant un laboratoire de recherche utile pour le tissu économique local, se trouve sans ambiguïté dans une situation entrepreneuriale ».

En France, le concept projet est fortement existant et opèrent depuis 1982, selon une politique contractuelle et ce, conformément à la loi Savary(41). Dans le même ordre d’idées, à l’université, l’intrapreneuriat est présent dans toutes les disciplines académiques et s’exprime sous de multiples formes. Tout projet, qu’il soit individuel ou collectif, s’insérant dans une des formes d’intrapreneuriat présentée ci-dessous :

– Projet culturel, artistique ou événementiel : ce type d’intrapreneuriat peut s’illustrer par l’organisation d’un spectacle artistique, d’un projet d’édition ou de littérature. Il peut également se concrétiser par la réalisation d’un évènement: série de conférences, salon, exposition, concours, création d’un festival étudiant ou de journées thématiques.

– Projet technologique ou scientifique : Ce type d’intrapreneuriat regroupe les projets mettant à l’avant-scène la technologie et les sciences. Que nous souhaitions breveter et exploiter de nouvelles avenues au niveau cellulaire, quantique ou chimique, le profil intrapreneurial -que nous essayons de l’élaborer- nous offre la possibilité d’obtenir un soutien personnalisé dans nos démarches; autant les projets en laboratoire, que ceux sur le terrain, peuvent être éligibles.

– Projet d’économie sociale (coopératif ou organisme à but non lucratif) : Le but premier des projets d’économie sociale est l’amélioration des conditions de travail et des conditions de vie des membres de l’organisation. Ces projets favorisent la mise en commun de divers types de ressources afin d’offrir des services ou des produits à une clientèle déterminée. Une coopérative d’artistes partageant les mêmes ateliers de création et les frais de promotion de leurs activités en est un exemple, la même chose pour le cas d’une université qui opte pour la valorisation de la recherche scientifique appliquée via un véritable partenariat avec les entreprises privées.

– Projet communautaire : Ce type d’intrapreneuriat regroupe les projets où les valeurs humaines ont une importance prépondérante sur les valeurs économiques. Ces projets visent le soutien ou la prise en charge d’une communauté ou d’un groupe d’individus (étudiants, diplômés, enseignants…). L’offre de conseils (légaux, management, fiscalité, études de marché…) par un bureau de consulting ou de services de santé à une clientèle défavorisée est un des exemples de projets communautaires

– Projet de travail autonome: L’intrapreneuriat touche également les étudiantes et étudiants qui offriront leurs services à des organisations en tant que travailleurs autonomes ou professionnels d’un domaine du savoir. Ces domaines sont caractérisés par une forte concurrence et nécessitent par le fait même une préparation rigoureuse de la part de celles et ceux qui y oeuvrent. Qu’il soit question d’un projet de préparation d’une carrière de travailleur autonome ou de soutien au développement d’un important projet.

– Projet d’agent de changement dans une organisation : Dans le cadre du profil intrapreneurial, il est également possible de réaliser un projet à l’intérieur d’une organisation existante, dans notre cas d’espèce, nous traitons le cas de l’université. Dès lors, nous parlons de l’acadépreneuriat et les projets qui en découlent peuvent prendre la forme du développement et de la gestion d’un projet comme l’offre de nouveaux services (par exemple création d’une unité de suivi du rendement externe53 de l’université), le développement d’un nouveau produit (un nouveau diplôme), l’intégration d’un nouveau système d’information ou la gestion d’une équipe de travail pour un projet précis (le cas d’une unité de formation et de recherche UFR). Les domaines de la santé, de l’éducation et de la fonction publique se prêtent particulièrement bien à ce type de projet.

– Projet lié à l’engagement dans un regroupement étudiant : Quelle que soit la nature du projet, le prometteur est le maître de sa portée. Que cette portée soit régionale, provinciale, nationale ou même internationale, le projet peut être reconnu et soutenu grâce aux conseillers et enseignants de l’université.

De toute évidence les universités ont la capacité et le potentiel de faire émerger des intrapreneurs en puissance.

40 Weber. L (2000) « L’université face à ses défis au tournant du millénaire », conférence des responsables académiques. Université Catholique du Louvain, 5 mai 2000.
41 L’université conclue un contrat-programme quadriennal avec le ministère de l’éducation. A cet égard, les universités ont une obligation de résultat alors que le ministère de tutelle a une obligation de moyens et ce, en vue de réaliser les objectifs organisationnels prévue dans le «Projet de l’université » ainsi que les projets des établissements qui y sont rattachés.

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