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B/ Un facteur de dynamisation et d’intégration dans les zones urbaines sensibles

ADIAL

La micro-assurance et le micro-crédit ont également un rôle à jouer dans le
développement économique et le « désenclavement » des zones urbaines sensibles (ZUS). Le
développement de ces zones est aujourd’hui un enjeu majeur pour faire diminuer le chômage
et favoriser l’intégration.
En effet, la France compte aujourd’hui 771 zones urbaines sensibles qui abritent 4,46
millions d’habitants, soit 7,6% de la population de la métropole. Ces quartiers sont touchés
par un taux de chômage très élevé, notamment pour les jeunes adultes, puisque un tiers des
personnes dans la tranche d’âge 20-29 ans qui ne sont plus en formation n’ont pas d’emploi.
Le chômage touche également plus fortement les femmes et les hommes de plus de 50 ans,
souvent victimes du délitement de l’emploi industriel et des délocalisations. Ainsi, la
proportion de chômeurs au sein de la population active dans les ZUS est deux fois plus élevée
que sur le reste du territoire.
Le potentiel et le besoin entrepreneurial sont pourtant non négligeables dans ces
zones. Par rapport aux autres quartiers, ces territoires manquent de commerces et services de
proximité. Ainsi, les ZUS comptent en moyenne 4,6 commerces de détail pour 1 000
habitants alors que ce ratio s’élève à 8,6 dans les unités urbaines incluant au moins une ZUS.
Cet écart est considérable, les chiffres variant quasiment du simple au double, ce qui laisse
entrevoir un certain potentiel. Les statistiques montrent cependant que ces quartiers jouissent
d’une croissance de création d’entreprise de 10,5% supérieure à la moyenne nationale de 6%,
ce qui tend à montrer qu’un mouvement est en marche. La micro-assurance aurait ici un rôle à
jouer pour assurer la pérennité de ces entreprises en leur faisant bénéficier d’une assurance à
faible coût. La création de très petites entreprises (TPE) y est notamment très importante, ce
qui tend à favoriser la dynamisation économique de ces quartiers et par là même le
développement d’un véritable tissu économique local. Et même si les entreprises qui se créent
en ZUS sont pour plus des deux tiers des établissements sans salarié (69%), il reste que si
elles se développent, elles deviendront comme les autres TPE créatrices d’emploi et
contribueront à dynamiser l’emploi dans ces quartiers.
La micro-assurance a donc ici un fort rôle à jouer pour venir, à la suite du microcrédit,
apporter de la sécurité aux créateurs d’entreprise, favoriser la pérennité de ces jeunes
activités économiques et contribuer à leur essor pour donner une véritable vitalité économique
à ces quartiers.
De plus, le développement économique de ces quartiers serait un facteur d’intégration
pour les populations d’origine immigrée vivant dans les ZUS. En effet, les ZUS sont
composées de 28% d’individus de nationalité étrangère, contre 15% dans les autres zones
urbaines. Ces populations sont nettement plus victimes du chômage que le reste de la
population. Ainsi, les individus d’origine non européenne ont un risque de chômage majoré
de 7 points par rapport à un individu non immigrant présentant les mêmes qualités. Et si 28%
des ressortissants étrangers sont illettrés ou savent à peine lire, écrire et compter (12% en
moyenne nationale) une partie de ses individus a la volonté de créer leur activité. Un des
grands défis qui s’ouvre à la micro-assurance et aux associations d’aide à la création est donc
de permettre à ces individus de pouvoir créer leur activité s’ils le désirent.
Ainsi, la micro-assurance associée au micro-crédit soulève de lourds enjeux sociétaux.
Sa réussite apparaît donc primordiale pour apporter de nouvelles réponses durables et
crédibles à la crise de l’emploi que traverse la France. Dès lors, l’importance de voir la microassurance
et le micro-crédit s’imposer avec succès en France est aujourd’hui illustrée par le
fait qu’ils bénéficient d’une attention accrue de la part des pouvoirs publics.

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