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3.1. Caractéristiques générales de la zone

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3.1.1. Cadre géographique

D’une superficie, d’environ 1174 km², l’Akébou est situé entre 7°30′ et 7°55′ Nord et entre 0°30′ et 0°55′ Est. La zone agro-écologie de l’Akébou peut être subdivisée en trois sous zones à savoir : la zone savane arbustive-forêt galerie, la zone forêt et la zone forêt -savane.

La zone savane arbustive-forêt galerie sur substrat schisteux comporte des sols majoritairement bruns et squelettiques. Sa végétation est composée de deux ensembles. Les savanes arbustives dégradées, sont cultivées. Les surfaces boisées sont faibles (limitées aux creux des reliefs soit moins de 10 % de la surface totale), plantée de café et de cacao sous ombrage. Dans les caféières, la variété Niouli a été remplacée par le Robusta. . C’est dans cette zone que l’élevage bovin fait l’objet d’une gestion collective.

Situé dans l’ouest du Plateau, la zone forêt, correspond à la partie la plus boisée du plateau. Ses sols présentent une moindre proportion de sols squelettiques et sont potentiellement plus fertiles. Les systèmes de production qui lui sont caractéristiques sont conduits exclusivement sur terres forestières et ne sont pas associée à un élevage de bovin. Les plantations sont composées de cacaoyers et caféiers Robusta.

La partie forêt -savane occupe des surfaces comparables permettant la coexistence de systèmes de production sur terres foresteries et système mixtes sur terres de savane et de forêt éventuellement associée à un élevage bovin. La pression démographique commence à s’y faire sentir : la durée de friche est encore longue (7 à 20 ans). Les savanes sont en début d’appropriation, les systèmes de culture sont peu intensifs et l’élevage ne participe pas aux transferts de fertilité (FATOU et PANARIN, 2001).

La plaine de la partie ouest d’altitude modeste (200 à 300 m) occupant le synclinorium schisteux du bassin de la Volta, s’oppose à l’est la retombée occidentale du plateau Akposso culminant à 700-900 m d’altitude. Dans la zone de contact entre la plaine et le plateau appartenant à la dorsale atacorienne se développe un moutonnement de basses collines (400 à 500 m) s’alignant parallèlement à l’escarpement.

En effet, dans ce milieu de forêt dense humide semi décidue, une longue évolution morphopédologique a développé des sols ferralitiques profonds.

C’est une zone forestière du sud-ouest du Togo au climat de type subéquatorial et au relief contrasté. Le climat humide, de type subéquatorial, a un régime à caractère bimodal. La saison des pluies commence en mars et se termine en novembre avec une interruption de durée variable entre décembre et février. La saison sèche se caractérise par 1 à 2 mois écologiquement secs avec des précipitations inférieures à 20 mm au mois de janvier. Cette saison sèche est également marquée par un faible déficit de saturation et par l’abondance des brouillards matinaux qui ne traduisent que des précipitations occultes.

La pluviométrie moyenne annuelle évolue entre 1400 et 1800 mm.

La température moyenne mensuelle oscille faiblement autour de 25°C avec des maxima qui atteignent 32°C et des minima qui tombent jusqu’à 15°C.

L’Akébou fait partie de la zone du sud-ouest du Togo où l’érosion est manifestement très forte sur les pentes.

3.1.2. Caractéristiques sociodémographiques

La région forestière du sud-ouest du Togo où la culture cacaoyère et caféière à des fins commerciales a entraîné une évolution sensible du milieu naturel. Les avantages pécuniaires qu’elle procurait aux paysans ont, très tôt, suscité un afflux massif de main-d’œuvre engendrant une forte pression sur le sol. Ainsi la grande disponibilité des terres cultivables a fait de la zone, un pôle d’immigration où cohabitent plusieurs groupes ethniques. Les plaines du Litimé et les plateaux Akposso-Akébou notamment sont peuplées d’Akposso, de Kabyé, d’Ewé et d’autres ethnies attirées par les cultures de rente café-cacao et les systèmes de production en vigueur (TSATSU, 2000).

L’investissement en hommes dans l’Akébou a donc entraîné une augmentation sensible de la population qui est passée de 25 181 habitants en 1970 à 33 121 habitants en 1981 avec un taux de croissance de l’ordre de 2,4 %. Les Akposso et Akébou, autochtones des préfectures d’Amou et de Wawa, représente près de 50 % de la population des deux localités.

3.1.3. Caractéristiques agro-économiques

La mise en valeur du plateau d’Akébou se démarque de celle des autres régions du sud-ouest du Togo par la prédominance du cacaoyer et du caféier qui ont entraîné de nouveaux rapports sociaux de production. L’introduction de ces cultures commerciales par la colonisation fait coexister une agriculture de subsistance et une agriculture spéculative. La cacaoculture et la caféiculture ayant pris le pas sur les cultures vivrières à cause des revenus qu’elles procuraient aux paysans, la mise en valeur ne répond plus directement à une nécessité d’alimentation.

C’est au contraire, comme (DOUMENGE, 1981) le souligne ailleurs, le support de la notoriété et l’ouverture vers l’acquisition de denrées ‘‘étrangères’’. Le fonctionnement du système dans son ensemble a basculé l’économie traditionnelle à celle de marché. Cette mutation rurale s’est accompagnée d’un accroissement considérable de la population et d’une transformation des paysages ruraux.

Mais à partir du moment où les cours du café et du cacao se sont renversés, la logique paysanne a conduit au retour à l’ancien système. Malgré les multiples interventions des pouvoirs publics pour assurer une amélioration de leur production, dans l’arrière-pays forestier et même sur l’escarpement, les paysans sont contraints d’entamer la forêt pour étendre leurs cultures vivrières.

3.1.4. Système foncier

La nécessité de main-d’œuvre dans le but d’intensifier la production du café et du cacao a fait déplacer les populations du nord-Togo, en majorité des Kabyè-Losso. Installées sur les terres tout aussi fertiles du bassin moyen du Mono plus à l’est, ces populations vont débarquer ici comme ailleurs dans la Région des Plateaux du sud-ouest du Togo. Progressivement rejoints par leurs congénères, ils formèrent avec les Cotocoli du centre-Togo et les Yorouba-Haoussa, ethnies étrangères numériquement faibles, le bloc des travailleurs immigrés (métayers ou autres). Cette immigration massive a entraîné des modifications dans les pratiques foncières avec notamment une privatisation du sol au lieu de l’appropriation lignagère traditionnelle. De nouveaux rapports sociaux de production s’instaurèrent avec le système du ‘‘dibi-ma-dibi’’ qui est un contrat de travail passé entre propriétaires et métayers dans l’exploitation des terres. Du partage des fruits de la plantation on aboutit plus tard au partage de la parcelle et le métayer devint ainsi propriétaire terrien d’une partie de la terre qu’il avait aidé à mettre en valeur (GNONGBO, 1995).

3.1.5. Stratégies paysanne-types dans la zone

La plupart des plantations sont mixtes, café /cacao et culture vivrière. Ce système de cultures associées date de l’époque ancienne, depuis l’introduction du café et du cacao dans la zone de production. Il reste néanmoins efficace et permet aux producteurs de mieux gérer leurs forces de travail, de garantir l’entretien de l’exploitation. La stratégie paysanne repose ainsi sur la petite exploitation, l’association de cultures et la culture de relais. Ce système a permis d’étendre les superficies et d’augmenter la production de café et de cacao. Mais cette stratégie reste très sensible aux effets conjoncturels tels que la variation de prix, compétition avec les vivriers (MAEP, 2004).

Les systèmes de culture à base de café comprennent les caféières en culture pure (99 %) et les caféières en cultures associées avec les cacaoyers (1 %).L’association la plus courante est café Niaouli et cacao Amélonado. Elle représente 21 %. En dehors de ce type d’association, on rencontre d’autres comme Robusta privé – Hybride de cacao privé – Amélonado, Robusta privé – Hybride de cacao privé.

Le plus grand nombre de planteurs associant le Niaouli à l’Amélonado sont de la préfecture de Blitta dans la région centrale. Dans la région des Plateaux, notamment dans la préfecture de Wawa, les planteurs ont une préférence à l’association Robusta privé – Hybride de cacao privé, Amélonado et Robusta privé et Hybride privé.

Dans le premier cas, il s’agit du remplacement progressif de la variété Amélonado par l’Hybride privé (DSID, 2001).

Le nombre de planteurs du café et du cacao est estimé à 40 000 individus. La répartition des planteurs de café suivant la tranche de superficie fait ressortir qu’au plan national, plus de la moitié des planteurs, soit 53 % exploitent des parcelles ayant au plus 1 ha ; 18 % possèdent des plantations dont la superficie est comprise entre 1 ha et 2 ha et ceux ayant des parcelles des plus de 2 ha constituent 15 % (DSID, 2001).

Le matériel végétal vulgarisé pour le café est essentiellement du Robusta Canephora qui a fait l’objet de grande diffusion dans les années de 1973 à1992. Cette variété plus productive reste cependant très sensible aux techniques culturales et mérite ainsi une attention particulière. Le manque d’entretien, d’apport d’engrais et de traitements phytosanitaires contribue à la destruction de ce matériel (MAEP, 2004).

Le système traditionnel de production de café se caractérise par une culture extensive sous ombrage de grands arbres. La caféière était conduite en croissance libre sans densité précise. Les entretiens se résumaient en un ou deux désherbages. Aucun apport de fertilisant chimique n’était fait sur le verger.

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