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3) La notion de produit culturel

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En conséquence de la définition que nous avons attribuée à un projet, il convient de s’intéresser aux produits – ici culturels -, à leurs spécificités, en passant par une catégorisation des activités dont ils sont issus.

Tout d’abord, la complexité du produit culturel vient de sa faible fonctionnalité : sa fonction est avant tout intrinsèque et réside dans son contenu. Cette valeur repose sur des dimensions symboliques, hédonistes et esthétiques.

La première typologie des produits culturels par activités est celle donnée, en 1987, par le « Ministère de la Culture et de la Communication », qui définit quatre ensembles principaux d’expression, de production et de diffusion artistique :

– Les services culturels (patrimoine, musées et arts plastiques, spectacle vivant),
– La filière de l’écrit (édition de livres, presse),
– La filière son (édition de phonogrammes, radio),
– La filière de l’image (cinéma, télévision).

Cette définition datant de 1987, un groupe de travail européen sur les statistiques culturelles (Eurostat-2007) a plus récemment travaillé sur une définition consensuelle et pragmatique du champ culturel. Ainsi, en tout, on peut recenser une soixantaine d’activité que l’on peut recouper en 8 domaines : patrimoine artistique et monumental, archives, bibliothèques, livre et presse, arts plastiques, architecture, arts du spectacle, audiovisuel/multimédia, activités gravitant autour de 6 fonctions : conservation, création, production, diffusion, commerce, formation.

De plus, même si l’information qui va suivre peut porter sujet à polémique et induit une définition abusive du terme « produit culturel » – lequel naît d’une expression relevant du domaine artistique – et par conséquent de la notion de projet culturel, il est indispensable d’ajouter une nouvelle classification des produits de l’industrie culturelle. En effet, pour les organisations internationales comme l’UNESCO ou le GATT, les industries culturelles combinent « la création, la production et la distribution de biens et de services qui sont culturels par nature et normalement protégés par les droits de propriété intellectuelle ».

Jusque-là rien de nouveau, néanmoins, ces institutions ne limitent désormais plus le champ culturel aux seules activités précédemment citées et redéfinissent les industries culturelles en y intégrant de nouvelles activités : les industries créatives. À la croisée des Arts, du commerce et de la technologie, les « industries créatives » peuvent être définies comme « ces industries qui trouvent leur origine dans la créativité, les compétences et le talent d’une personne et qui ont un fort potentiel de croissance et d’emploi à travers la production et l’exploitation de la propriété intellectuelle » (UK Creative Industries Task Force, 1997). Au regard de cette nouvelle catégorisation, le secteur culturel peut ainsi, selon certaines institutions, englober aujourd’hui une large variété d’activités créatives, de celles fortement industrialisées tels la publicité et le marketing, la radio, les industries du film, internet et l’industrie du mobile, les industries de la musique, l’édition, la publication électronique ou les jeux vidéo, à ceux moins industrialisés comme les secteurs traditionnels des arts visuels (peinture, sculpture), des arts du spectacle (théâtre, opéra, concerts et danse), les musées, les bibliothèques, l’artisanat, la mode, le design et les objets du quotidien, l’architecture, le tourisme culturel.

Cette nouvelle définition du champ culturel est importante à prendre en considération dans la mesure où elle recadre et agrandit le champ d’étude possible de notre travail.

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