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2.1.2. Des études empiriques contradictoires

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Plusieurs études ont estimé une relation négative entre l’inflation et la croissance économique. Néanmoins, certaines études ont soutenu le contraire.
Les premiers travaux (par exemple, Tun Wai, 1959) n’ont pas réussi à établir une relation significative entre l’inflation et la croissance économique. En outre, une étude menée par Paul, Kearney et Chowdhury (1997) impliquant 70 pays (dont 48 sont en développement) sur une période de 1960-1989, trouve qu’il n y a pas d’effet causal entre l’inflation et la croissance économique dans 40% de ces pays ; ils ont signalé une causalité bidirectionnelle dans 20% de l’échantillon et une relation unidirectionnelle dans le reste. Plus intéressant encore, la relation était positive dans certains cas et négative dans d’autres.

Thirwall et Barton(1971) ont mené l’une des premières études transversales par pays. Ils présentent une relation positive entre inflation et croissance économique pour les pays industrialisés et une relation négative pour 7 pays en développement.

Sarel (1995) souligne que le taux d’inflation était quelque peu modeste dans plusieurs pays dans les années 70 et après les taux ont commencé à être élevé. Ainsi, plusieurs études menées avant 1970 ont montré la preuve qu’il y avait une relation positive entre le taux d’inflation et la croissance économique et une relation négative au-delà de cette période due à la sévère hausse de l’inflation.

Girijasankar Mallik et Anis Chowdhury (2001) dans leur étude ont examiné la relation entre l’inflation et la croissance du PIB dans un échantillon de 4 pays d’Asie du Sud notamment le Bangladesh, l’Inde, le Pakistan et le Sri Lanka. Ils trouvent à l’issue de leur examen, que l’inflation et la croissance économique sont positivement liées. En outre, l’élasticité du taux d’inflation par rapport au taux de croissance est plus importante que celle du taux de croissance au taux d’inflation. Ils recommandent alors une inflation modérée pour accélérer la croissance économique.

Les résultats de Fischer (1993) montrent que l’inflation réduit la croissance en réduisant l’investissement et la croissance de la productivité. En outre, il précise qu’une faible inflation et un faible déficit fiscal ne sont pas nécessaires pour une croissance élevée même sur de longues périodes ; également un niveau d’inflation élevée n’est pas compatible avec une croissance économique soutenue.

L’étude de Barro (1995) a recherché le lien entre l’inflation et la croissance économique en utilisant un grand échantillon comportant plus de 100 pays de 1960 à 1990. Ses résultats empiriques ont montré qu’il existe une relation significativement négative entre l’inflation et la croissance économique si certaines caractéristiques des pays (l’éducation, le taux de fécondité, etc.…) sont maintenues constantes. Plus spécifiquement, une hausse de 10 points (%) de l’inflation par an réduit le taux croissance réel par tête de 0,2 à 0,3 points par an. En d’autres mots, son analyse empirique suppose que la relation estimée entre l’inflation et la croissance économique est négative quand certains instruments raisonnables sont considérés dans la méthode statistique.

Finalement, il a ajouté qu’il y a au moins des raisons de considérer que l’inflation à long terme réduit la croissance économique

Bruno et Easterly(1998) se proposent d’examiner les déterminants de la croissance économique. Ils notent que le ratio de ceux qui croient que l’inflation est dangereuse pour la croissance économique à l’évidence tangible est exceptionnellement élevé. Leur investigation confirme l’observation de Dornbusch et Reynoso(1989), Levine et Renelt(1992) et Levine et Zervos(1993) selon laquelle la relation inflation et croissance économique est influencée par les pays aux valeurs extrêmes (soit très grande ou très faible inflation). Ainsi, Bruno et Easterly(1998) ont examiné seulement les cas des crises discrètes d’hyperinflation (40% et au-delà) et ont trouvé un résultat empirique robuste selon lequel la croissance baisse brutalement pendant les crises d’hyperinflation, et s’améliore rapidement et fortement lorsque l’inflation baisse.

Malla(1997) a conduit une analyse empirique utilisant un petit échantillon de pays d’Asie et de pays appartenant à l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) séparément. Après avoir contrôlé les facteurs travail et capital, les résultats estimés suggèrent que pour les pays de l’OCDE il existe une relation négative et statistiquement significative entre l’inflation et la croissance économique. Cependant, la relation n’est pas statistiquement significative pour les pays en voie de développement de l’Asie. Les résultats cruciaux de ces analyses empiriques suggèrent que la relation transversale par pays de la relation inflation et croissance économique de long terme rencontre certains problèmes fondamentaux comme l’ajustement dans l’échantillon des pays et la période d’étude. Ainsi, une relation ambigüe entre l’inflation et la croissance économique peut ressortir des régressions des séries temporelles comparatives transversales par pays avec différentes régions et périodes.

Andres et Hernando(1998) évaluent l’effet de l’inflation sur l’investissement. Ils ont trouvé que l’inflation fait baisser le niveau de l’investissement. En outre, ils ont montré qu’un niveau d’inflation faible, modéré et constant a un effet temporaire négatif sur la croissance.

Gillman et al. (2002), s’appuyant sur un panel de données des pays de l’Organisation de Coopération et Développement Economique (OCDE) et la Coopération Economique Asie et Pacifique(CEAP) indiquent que la réduction de l’inflation élevée ou moyenne (à deux chiffres) à celle modérée (à un chiffre) a un effet positif sur la croissance économique pour les pays de l’OCDE et dans une moindre mesure pour les pays de la CEAP. Ils ajoutent même que l’effet du ralentissement espéré de l’inflation pourrait être observé quand l’économie mondiale ne fait pas face à une baisse brusque de la croissance causée par des chocs. S’il n y pas de chocs, la réduction du taux d’inflation peut permettre un taux de croissance considérablement élevé. De même, Alexander(1977) trouve une forte influence négative de l’inflation sur le taux de croissance du PIB par tête en conduisant une étude sur un panel de pays de l’OCDE.

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