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§2 :La portée des notations « environnement des affaires »

ADIAL

A]Définitions des critères de notation retenus

A la suite de ce qui vient d’être vu, on peut tenter de schématiser ainsi les critères de notation suivants :
A1 L’environnement des affaires est très satisfaisant. Les bilans des entreprises sont fiables et disponibles. Le recouvrement des créances est efficace. Les institutions sont de qualité. L’environnement des affaires est favorable aux entreprises.
A2 L’environnement des affaires est satisfaisant. Les bilans des entreprises, quand ils sont disponibles, sont fiables. Le recouvrement des créances est convenable. Les institutions sont globalement performantes. L’environnement des affaires est stable mais perfectible.
A3 L’environnement des affaires est plutôt satisfaisant. Les bilans des entreprises ne sont pas toujours disponibles mais sont généralement fiables. Le recouvrement des créances et les institutions peuvent présenter quelques lacunes. Les entreprises évoluent donc dans un cadre sécurisant mais des insuffisances peuvent poser des difficultés ponctuelles pour les transactions interentreprises.
A4 L’environnement des affaires est convenable. Les bilans des entreprises sont insuffisamment disponibles ou fiables. Le recouvrement des créances n’est pas toujours efficace et les institutions présentent des lacunes. Cela peut présenter des difficultés pour les entreprises.
B L’environnement des affaires est moyen. La fiabilité et la disponibilité des bilans des entreprises sont limitées. Le recouvrement des créances est parfois difficile. Les institutions présentent certaines fragilités. Les entreprises évoluent dans un cadre instable et peu performant.
C L’environnement des affaires est difficile. Les bilans des entreprises sont peu fiables et souvent indisponibles. Le recouvrement des créances est aléatoire. Les institutions présentent de nombreuses insuffisances. Les entreprises évoluent dans un cadre difficile.
D L’environnement des affaires est très difficile. Les bilans des entreprises sont très rarement disponibles et, quand ils le sont, ils sont rarement fiables. Le recouvrement des créances est très aléatoire. Les institutions présentent des insuffisances majeurs pour les transactions interentreprises.

Ce tableau reflète les différentes hypothèses qui peuvent amener un entrepreneur à contracter ou non avec un partenaire, un fournisseur, un client ou encore un Etat étranger en fonction de critères économiques, politiques et humains. Il permet aux entreprises de minimiser leur prise de risque au moment de la conclusion du contrat et d’avoir une visibilité du cadre institutionnel et réglementaire de leurs interlocuteurs. Ces critères sont très importants pour les services financiers des entreprises qui développent leurs activités à l’international notamment en ce qui concerne le recouvrement des créances. Les juristes de ces mêmes entreprises se focaliseront eux sur le contexte institutionnel du pays considéré. Puis les services financiers et juridiques avaliseront ou pas la transaction commerciale. Mais il convient de rester prudent sur ces notations. Elles ne sont jamais qu’un indicateur et il ne faut pas conditionner la politique commerciale de son entreprise sur ce seul aspect. Afin de le démontrer et dans un souci de clarté nous allons nous pencher maintenant sur un exemple précis de pays qui ont été notés sur la base de ces critères et les résultats sont parfois surprenants.

B]Une étude de cas du risque pays :L’exemple des B.R.I.C

A titre d’exemple il nous a semblé judicieux d’examiner le cas des B.R.I.C. Entretenir des relations commerciales avec ces Etats est, en effet, devenu de plus en plus indispensable d’autant qu’ils concentrent à eux quatre une grande partie de la population mondiale et qu’ils jouissent d’une forte croissance depuis une dizaine d’année. Voyons pays après pays les notations retenues.
Les points forts du Brésil (A4) sont une forte disponibilité de l’information commerciale, un environnement juridique satisfaisant pour le recouvrement des créances, une bonne aptitude de la main d’œuvre et une qualité de la réglementation acceptable pour les affaires. En revanche, les carences en infrastructures demeurent le principal point faible du pays.
En Inde (A4), l’information financière est disponible pour les grandes entreprises, mais pas pour les plus petites sociétés. Il est également difficile d’obtenir des comptes consolidés des groupes. L’environnement juridique est satisfaisant bien que la réglementation ne soit pas toujours favorable aux créanciers. Les procédures sont longues. Comme pour le Brésil la principale difficulté de l’Inde est liée à la faiblesse chronique de ses infrastructures.
Le cas de la Chine (B) est particulier car il est fortement conditionné par le régime communiste au pouvoir dans le pays. Ainsi, l’information financière est-elle peu disponible et très souvent opaque. La fiabilité des comptes dans certains cas médiocre. L’environnement juridique est peu protecteur pour les créanciers étrangers. En revanche les infrastructures sont très satisfaisantes et la main d’œuvre bien formée.
Enfin la Russie (B) ou la formation de la population est également un point fort, l’administration efficace, mais le respect de la loi et l’environnement juridique ne sont pas sécurisants pour les créanciers. Le climat des affaires est affecté par une faible exécution du droit. Enfin la transparence financière et celle concernant l’actionnariat restent pour le moins insuffisante.
Pourquoi présenter ces pays en particulier ? En grande partie en raison du fait que malgré leur notation assez faible ils concentrent, aujourd’hui, la plus grande partie des investissements étrangers dans le monde. Les entreprises étrangères continuent à investir massivement dans les marchés des B.R.I.C en dépit des fortes lacunes constatées en matière de transparence économique et de sécurité juridique. Cela pour attirer l’attention de notre lecteur sur le fait que, dans leurs stratégies de développement les entreprises ne prennent pas en compte que les notations des instituts financiers qui, comme nous l’avons fait remarquer dans nos développements précédents, ne sont pas une fin en soi. De plus le monde des affaires ne se résume certainement pas à ne commercer qu’avec les pays présumés financièrement et juridiquement « sains ». Le monde des affaires se caractérise au contraire, à notre sens, par une prise de risque nécessaire à la constitution de bénéfices.

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