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1. Chapitre I : Introduction/Choix de l’approche phénoménologique

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Dans le but de nous permettre de construire notre grille d’entretien, d’affirmer ou d’infirmer notre hypothèse et de développer notre analyse, nous avons exploré l’approche phénoménologique.

Cette dernière est définie par le petit Larousse comme l’étude descriptive des phénomènes où l’ensemble de faits observables, d’événements tels qu’ils se donnent à nous.

Ce qui, à nos yeux, peut permettre d’expliquer, de découvrir, de se fonder sur des faits vécus de ce que peuvent vivre les détenus en prison de la relation homme-monde, de la dynamique du lien à autrui.

Tout d’abord, nous allons expliquer pourquoi nous avons fait le choix de nous baser sur l’approche phénoménologique. En effet, tout ce qui touche au domaine de l’affectif est complexe.
Par ce mémoire, nous désirons plutôt nous centrer sur une approche humaine, un travail de compréhension de la présence et du sensible au monde.

Pour la suite du développement de notre corpus théorique, nous allons expliquer quelques mots clés pour mieux comprendre l’affectivité et la sexualité

Puis, nous allons également différencier les différentes altérités qui peuvent se vivre lors de détention ponctuelle en nous appuyant sur le livre d’Arnaud Gaillard (4).

Notre référence centrale est la phénoménologie. Toutefois, nous trouvons chez Gaillard une pensée claire qui nous permet d’exposer la question de l’altérité en ses différentes modalités.

Pour notre travail, du point de vue phénoménologique, l’altérité nous apparaît comme trop abstraite.

Ayant toutes les deux lu le livre de Gaillard (les personnes « interviewées » également), son approche sociologique nous permet de définir les choses, de situer nos interlocuteurs dans l’altérité et de les rejoindre par cette lecture commune.

Ensuite, pour pouvoir comprendre la suite de notre corpus théorique, nous allons faire référence à des philosophes (5) et à des médecins importants qui ont influencé la méthode phénoménologique.

Au début du XXème siècle la philosophie se dégage de la psychologie. Ainsi au XXème siècle la phénoménologie est une des orientations majeures.

Pour commencer, nous avons décrit brièvement les idées clés d’Edmund Husserl (1859-1938).

Puis, nous nous sommes intéressées à Martin Heidegger (1889-1976) pour comprendre l’enjeu de la phénoménologie, la philosophie de l’expérience, la dictature du « on ».

Avec Ludwig Binswanger (1881-1966), nous appréhenderons mieux l’espace thymique et comprendrons davantage comment la phénoménologie peut s’appliquer dans l’expérience clinique.

Nous nous sommes également penchées sur Erwin Straus (1891-1975, plus particulièrement le moment pathique), Vicktor Von Weizsäcker (1886-1957), Jacques Schotte (1928-2007) qui étaient médecins, psychiatres mais fortement influencés par la pensée philosophique issue de la phénoménologie.

Ces penseurs ont pu exprimer que certains phénomènes vécus dans la vie quotidienne ne peuvent pas toujours être expliqués rationnellement, c’est-à-dire par une connaissance de comment nous sommes construits. Ces philosophes et médecins se sont nettement distanciés par exemple de René Descartes (1596-1650) et d’Ivan Pavlov (1849-1936) qui ont vu les animaux comme des objets, des robots.

Ils ont mis en avant que des moments pathiques peuvent « apparaître » et qu’ils sont liés à l’ouverture, la surprise, l’étonnement, etc.

Henri Maldiney (philosophe, 1912 à nos jours) nous intéresse plus particulièrement pour expliquer les notions d’implication, de mouvement et de rythme en phénoménologie.

Nous allons également exposer le lien qui existe entre un moment pathique (expliqué par Straus et de nos jours par Maldiney) et l’affectivité vécue en prison pour voir si oui ou non nous pouvons « découvrir une réalité « indépendante » des outils d’observation sensibles et conceptuels » qui sont utilisés de nos jours.

Pour finir, nous avons dégagé quelques phénomènes vécus en prison. Notre choix de certains phénomènes, plutôt que d’autres, sont justifiés par le fait que les personnes avec lesquelles nous nous sommes entretenues les ont fait le plus « apparaître ».

4 Gaillard, A. (2009). Sexualité et prison : désert affectif et désirs sous contrainte. Edition Max Milo.
5 Philosophes : ont un ensemble de questionnements, de réflexions, de recherche sur l’existence humaine. Regardent également le rapport, du sens de la vie de l’homme au monde, de son propre savoir. Etudient les principes fondamentaux d’une activité, d’une pratique sur leur sens et leur légitimité.

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