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1.4.2. Les anomalies

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A ce stade, il y a lieu de faire la nomenclature d’une panoplie des fameux anomalies
dont la présence plus ou moins stable et prononcée, à été détectée depuis un quart de
siècle sur la plupart des marchés boursiers, même ceux qui étaient réputés les plus
efficients.

1.4.2.1. L’énigme du biais maison « The home bias puzzle » :

Les investisseurs institutionnels, comme les investisseurs individuels, détiennent des
titres émis par des entités de leur propre pays dans des proportions plus importantes que
le suggère la théorie financière standard, ou le portefeuille mondial pondéré par la
capitalisation boursière.
Suh (2005) montre que les investisseurs institutionnels ont un biais maison lorsqu’ils
effectuent des recommandations d’allocation stratégique à destination de leurs clients.

Le biais maison reflète simultanément une préférence pour la familiarité (Huberman
2001) et pour la localité. Concernant la préférence pour la localité, Suh prétend que le biais
maison reflète le sentiment de sur confiance des investisseurs envers les performances de
leurs marchés locaux, en plus Coval et Moskowitz (2001) affirment que ce biais conduit à
l’achat des informations internes détenues par des investisseurs locaux.

1.4.2.2. L’énigme de la prime des fonds « The equity premium puzzle » :

Un portefeuille diversifié des titres de participation doit avoir des rentabilités élevées
par rapport à un portefeuille d’obligations, et ce à cause du risque additionnel des fonds
imposé sur les investisseurs. Néanmoins, cette énigme apparait largement relative au
risque associé (Mehra et Prescott 1985).

1.4.2.3. L’effet taille « Size effect » :

Il a été mis en évidence par Banz(1981), Reinganum (1981) et Fama (1991). Les
résultats de leurs études ont montré que les entreprises à faible capitalisation boursière
dans la NYSE (New York Stock Exchange) profitent d’une rentabilité supérieure à celle
calculée via le modèle d’évaluation des actifs financiers (CAPM : Capital Asset Pricing
Model) de Sharpe (1964) – Lintner (1965).

1.4.2.4. L’effet PER « Price-Eerning-Ratio » ou « Book –To-Market » :

La firme ayant un PER élevé dégage des rendements anormaux par rapport à ceux
trouvé par le modèle d’évaluation des actifs financiers.
Basu en 1977 à dévoilé l’existence d’une relation inverse entre la rentabilité d’un
titre et son PER.

1.4.2.5. Renversement des prix à long terme « Long -term price reversal »:

L’un des premiers articles sur les anomalies des rendements à long terme est celui de
Debondt et Thaler (1985) ; ils ont montré que les rentabilités (anormales) des titres ont
tendance à s’inverser sur des périodes d’étude longues (trois à cinq ans), et par conséquent
les lauréats passés ont tendance à devenir des futurs perdants. Ils attribuent cette
évolution à la sur réaction des investisseurs qui serait à la suite progressivement corrigée
par le marché ce qui se traduit par une auto corrélation négative des rentabilités à long
terme. En effet, les investisseurs, en formant leurs attentes, accordent trop d’importance
aux performances passées des entreprises tout en négligeant le fait que les performances
tendent à s’inverser. Debondt et Thaler semblent prétendre que la sur réaction à
l’information constitue une prédiction générale de la théorie de la décision
comportementale de Kahneman et Tversky (1982).

L’évidence pour le renversement à long terme tend à être plus controversée que celle
pour l’élan à court terme « short-term momentum » et ce parce que les horizons longs
rendent plus indocile la garantie de l’estimation appropriée des rendements ajustés au
risque.

1.4.2.6. La volatilité excessive et le volume excessif « Excess volatility and volume »

Dans un monde rationnel, les prix changent uniquement lorsque les nouvelles
arrivent.

Depuis la publication des travaux de Shiller en 1981, les économistes ont constaté que
les cours des actions semblent bouger beaucoup plus d’être justifié par les variations de la
valeur intrinsèque (mesurée par la valeur nette actualisée des dividendes futurs). De plus,
Shiller argumente que les cours du marché sont excessivement volatile, relativement à la
volatilité des fondamentaux.

Dans cette lignée d’idée, Delong et Becht (1992) ont apporté une preuve de l’existence
d’une forte volatilité des cours boursiers sur le marché allemand après la deuxième guerre
mondiale. De même, en analysant les marchés boursiers français et allemand, Cuthberston
et Hyde (2002) ont démontré la présence d’une éventuelle volatilité excessive des cours
boursiers.

Bien que ces études diversifiées justifient la présence de l’énigme de volatilité
excessive (divergence entre les cours boursiers et leur vraie valeur), elles n’attestent pas
sur ses origines. Pour ce faire, une littérature abondante s’est alors élaborée : certaines
études le voient comme la conséquence de la variation des taux d’intérêt, d’autres études
l’attribuent à la variation des taux de croissance de dividendes. Cependant les limites des
études envisagées ci-dessus ont invité à entreprendre l’explication de cet énigme par
l’approche comportementale.

Au regard des diverses remises en cause évoquées, on peut poser qu’il semble
aujourd’hui de plus en plus évident que cette théorie d’efficience ne suffit plus, à elle
seule, à expliquer parfaitement le fonctionnement des marchés financiers.

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