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1.2- Surliquidité bancaire et sous-financement des PME

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L’aversion des six banques gabonaises face au risque est aussi mise en
exergue par la recomposition de leur portefeuille en faveur la détention
d’actifs liquides et d’une offre de crédit de court terme, au détriment du
crédit de long terme.

Le test de causalité de GRANGER (annexe2 ; tableau 5) montre que le crédit
au secteur privé cause significativement le niveau de liquidité. Cette relation
montre que la liquidité bancaire est endogène à une variation du crédit au
secteur privé. En effet, plus les banques offrent du crédit au secteur privé,
plus elles augmentent leur niveau de liquidité au-delà du seuil nécessaire et
deviennent surliquides. Ce résultat réconforte les travaux de SHRIEVES et
DAHL (1992) en supposant que les banques qui prennent plus de risque
vont essayer d’accroître leur liquidité pour éviter d’être pénalisées. Soumis à
la réglementation prudentielle Bâle I, l’aversion des banques se reflète alors
par leur surliquidité.

L’augmentation du crédit aux P.M.E réduit le niveau de risque dans le
portefeuille bancaire. Ce résultat est lié au fait que c’est l’augmentation de
l’offre de crédit de court terme, et non de long terme, qui entraîne une
diminution du risque de crédit des P.M.E. En effet, l’offre de crédit de court
terme accordé aux PME réduit le niveau de risque des banques secondaires
au Gabon, alors que le crédit de long terme s’en trouve diminué. Suivant les
analyses de De BONDT et PRAST (2000), ce résultat suggère que la majorité
des banques sont averses au risque et évaluent le risque de leur portefeuille
plus élevé que celui dicté par les schémas de pondération de Bâle I. Ainsi, le
sous financement du secteur privé, pour ce qui concerne leur investissement
long, procède donc d’une aversion des banques à l’égard du risque de crédit
de long terme.

La réallocation des actifs du portefeuille des banques gabonaises est
en accord, d’une part, avec les résultats de SHIEVES et DAHL (1992) ;
JACQUES et NIGRO (1997) qui soutiennent que face à l’incapacité du ratio
COOKE à prendre en compte l’ensemble des risques inhérents à l’activité
d’intermédiation financière, les banques surestiment leur risque de crédit et
augmentent leur liquidité afin de ne pas être pénalisée et, d’autre part, avec
HAUBRICH et WACHTEL (1993) ; GRENADIER et HALL (1996), qui affirment
que Bâle I favorise l’aversion des banques au risque de crédit et la détention
d’actifs liquide moins risqués.

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