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§1 :Une réponse adaptée à un monde en perpétuelle évolution

ADIAL

A]Définition et typologie

En la matière de nombreux essais de définition ont été proposés au cours des années. Nous nous proposons de retenir celle-ci : « le risque-pays peut être défini comme le risque de matérialisation d’un sinistre, résultant du contexte économique et politique d’un Etat étranger, dans lequel une entreprise effectue une partie de ses activités ».
Le sinistre peut-être causé soit par l’immobilisation d’actifs pour une entreprise multinationale, soit sous la forme d’une répudiation de dettes par un Etat souverain, pour une banque, soit par la perte d’un marché commercial pour une entreprise exportatrice soit même à travers une atteinte à la sécurité des personnes comme le rapt d’un expatrié par exemple.
De ce fait le risque-pays peut englober deux composantes : d’une part une composante risque politique résultant soit d’actes ou de mesures prises par les autorités publiques locales ou du pays d’origine, soit d’événement internes (émeutes) ou externes (guerre) ; d’autre part une composante risque économique et financier qui recouvre aussi bien une dépréciation monétaire qu’une absence de devises se traduisant, par exemple, par un défaut de paiement.
On s’aperçoit que ces deux composantes deviennent de plus en plus interdépendantes comme l’a montré la crise asiatique. L’Indonésie a connu des bouleversements politiques avec la chute du président Suharto qui ont entraîné des conséquences sur plan économique comme l’effondrement de la roupie et l’arrêt des investissements étrangers. Ici il faut dire que la crise politique avait en elle-même des origines économiques ( corruption généralisée, endettement excessif).
Aujourd’hui compte tenu de la croissance mondial et des investissements internationaux les enjeux liés au risque-pays tendent à prendre une place primordiale dans les préoccupations des banques et des entreprises. Et leur prise en compte devient d’une importance capitale dans les politiques de gestion des risques dans le grandes entreprises qui ont une assise internationale de par leurs investissements.

B]La difficile mesure du risque

Dans le cadre de la composante risque politique du risque-pays le problème majeur qui se pose est l’identification de ce risque.
Une première catégorie de méthodes de prévision du risque recouvre l’ensemble des techniques dites de « rating » du risque. Cette approche consiste à donner une note au pays examiné de façon à pouvoir ensuite classé le pays dans une liste. La note, dont le mécanisme sera étudié dans nos développements futurs, peut être globale ou s’appliquer à une composante spécifique du risque. Le système de notation peut aussi viser un type particulier de risque tel que le risque de défaut de paiement. Dans ce cadre la note ne concerne qu’un domaine spécifique à savoir la capacité de remboursement. C’est le travail des grandes agences de notation tels Standard and Poor’s ou encore Moody’s qui établissent des rating des risques souverains. Dans le même ordre d’idées, on peut aussi trouver une cotation du risque de corruption ou du risque d’instabilité politique.
Cependant l’utilisation de toutes ces techniques n’est pas infaillible et pose des problèmes méthodologiques. Comment, en effet, doit s’effectuer l’appréciation des risques ? Sur quels critères ? De plus il est intéressant de constater la rapidité avec laquelle ces données peuvent devenir erronées. Ainsi la note concernant le risque-pays du Koweït, à la veille de l’invasion du pays par l’Irak, était plus qu’encourageante. Dès lors se pose la question de la valeur que l’entreprise doit accorder à ces notations qui ne sont jamais que le reflet de la situation d’un pays à un instant donné. De plus la part de subjectivité quand aux critères de notation laisse planer un sérieux doute sur l’intégrité et la qualité de celles-ci. C’est pourquoi il nous semble judicieux de conseiller aux entreprises de ne pas hésiter à faire appel à d’autres techniques d’identification du risque plus sophistiquée et donc, a priori, plus sûres. C’est le cas, notamment, de la technique dite de la « segmentation dynamique » qui consiste à identifier les segments ethniques et socioprofessionnelles les plus représentatifs d’un pays et d’étudier la façon dont ceux-ci s’accordent dans le but de mesurer le degré de stabilité politique futur d’un pays sachant que le principal problème pour les entreprises c’est l’instabilité. Dans la pratique actuelle force est de constater que les entreprises se réfèrent à plusieurs indicateurs afin de mesurer leur risque-pays.

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