Gagne de la cryptomonnaie GRATUITE en 5 clics et aide institut numérique à propager la connaissance universitaire >> CLIQUEZ ICI <<

1) LES MISSIONS DE L’ENSEIGNANT

Non classé

« Sa mission est tout à la fois d’instruire les jeunes qui lui sont confiés, de contribuer à leur éducation et de les former en vue de leur insertion sociale et professionnelle. Il leur fait acquérir les connaissances et savoir-faire, selon les niveaux fixés par les programmes et référentiels de diplômes […]»(28)

Cet extrait d’une circulaire adressée aux recteurs d’académie pose très clairement deux choses : que les enseignants doivent transmettre un savoir mais également de contribuer à leur éducation. Dont acte. Mais, il est maintenant avéré qu’avec les nouvelles technologies, les enseignants ne sont plus les seuls par qui le savoir transite. Nous l’avons vu, les élèves vivent dans un environnement « bruyant »(29) pour reprendre les mots du responsable de l’Enseignement Catholique interrogé, c’est-à-dire qu’ils sont très sollicités et peuvent trouver quasiment tout sur Internet. Par conséquent, les enseignants peuvent parfois se trouver face à des élèves qui connaissent déjà la notion que le professeur va aborder.

« En effet, les choses changent : l’enseignant n’est plus celui qui sait ; l’école n’est plus un sanctuaire. »

Cette citation de l’entretien avec un responsable de l’Enseignement Catholique confirme bien cette tendance. Cependant, elle mérite d’être quelque peu modulée, car l’enseignant sait et saura toujours, mais il n’est plus le seul. Dans le cadre de l’enquête, un enseignant déclarait à ce sujet :

« […] Le nombre de chemins d’enseignement augmente et se diversifie.»

Ceci posé, il est important de remarquer que l’enseignant a un rôle majeur à jouer dans ce que j’appellerais la « modération des savoirs », à l’image du modérateur d’un forum Internet. Sur un forum Internet, outre les administrateurs, des membres sont identifiés comme des modérateurs, c’est-à-dire qu’il sont chargés d’une part de faire en sorte que les discussions entre les membres, soient les plus courtoises et correctes possibles, mais aussi de remettre de l’ordre lorsque les sujets basculent vers des hors-sujets, ou qu’ils dérivent vers des erreurs. Je reviens d’un mot à la recherche sur Hitler demandée aux élèves précédemment prise pour exemple30 : dans un tel exemple, le rôle de l’enseignant modérateur prend tout son sens puisqu’il devra aider les élèves à faire le tri dans les informations reçues. Ici, nous voyons poindre une problématique importante, celle de la prise en compte de ce travail parascolaire effectué par les élèves. C. Dioni, dans l’article précédemment évoqué, indique :

« Les modalités de cette prise en compte restent à trouver, tout comme le positionnement de ces activités à côté des travaux obligatoires »(31)

Il n’empêche. Ce travail effectué par les élèves doit être d’une certaine manière, contrôlé. Je ne parle pas ici, d’un contrôle qui serait sanctionné par une évaluation notée ; je parle d’un contrôle consolidant. Reprenons ici les mots de Gaston Bachelard(32) :

« […] On en vient toujours à soumettre la connaissance de l’objet au contrôle d’autrui. »

Dans ce cadre, il ne s’agit pas d’autre chose que de valider une compétence telle qu’elles ont été définies dans le Socle Commun de Connaissances et de Compétences, dont nous parlions précédemment. Cette dernière remarque me permet une transition vers le point suivant qui vise à démontrer qu’une seconde mission des enseignants est de contribuer à l’éducation des élèves. Les nouvelles technologies font partie de cette éducation. Si l’on part du postulat que les élèves savent se servir d’un ordinateur, il n’est nul besoin pour les enseignants d’avoir à les former à l’utilisation pratique de ces technologies. En revanche, dans le cadre de leur mission, ils ont un rôle civique à jouer (là encore, nous revenons au Socle Commun de Connaissances et de Compétences, et en particulier les compétences sociales et civiques). Notamment pour ce qui concerne l’utilisation responsable de ces technologies et la manière dont ils peuvent en tirer le meilleur. Là encore, Philippe Merieu(33) nous donne une piste de réflexion :

« A ce titre, il est précieux car il permet de préciser, de mieux contextualiser, d’approfondir. Mais cette recherche est subordonnée à la capacité à disposer de modèles mentaux qui créent les cadres dans lesquels cette recherche s’inscrit. Or Internet ne fournit pas les cadres mentaux permettant de classer, de comprendre, d’organiser les informations qu’il fournit. »

Cette phrase résume assez justement mon propos sur la mission civique de l’enseignant face à ces nouvelles technologies : l’accompagnement d’un adulte est une aide indispensable aux les élèves car elle permet de poser un cadre dans un monde virtuel par définition infini et sans barrière. En effet, l’enseignant reste et doit rester un guide qui mène l’élève sur le chemin de la réussite.

Par ailleurs, et toujours dans le cadre de leur mission décrite dans la circulaire précédemment citée(34), il est évoqué la nécessité de poursuivre une formation :

« Enfin, conscient de la nécessité de poursuivre sa propre formation tout au long de sa carrière pour compléter et actualiser ses connaissances, améliorer ses démarches et développer ses compétences, il est informé des différents supports de ressources documentaires. […]»

28 Circulaire n°97-123 du 23/05/1997 adressée aux recteurs d’académie, aux directeurs des IUFM
http://eduscol.education.fr/cid48005/mission-du-professeur-exercant-en-college-en-lycee-d-enseignement-general-et-technologique-ou-en-lycee-professionnel.html
29 Voir page 20.
30 Voir page 22.
31 Op. cit. page 18
32 BACHELARD G., La formation de l’esprit scientifique, Paris, Librairie philosophique Vrin, 1999 (1ère édition : 1938), page 241.
33 Op. cit. page 24
34 Op. cit. page 37.

Page suivante : 2) DE LA NECESSAIRE FORMATION

Retour au menu : Les nouvelles technologies en éducation, mariage forcé ou mariage heureux ?